Le débrayage national de trois jours entamé lundi 21 mars à l’appel du collectif autonome des médecins résidents algériens a paralysé mardi 22 mars plusieurs centres hospitalo-universitaires du pays, selon M. Amine Benhabib, porte-parole du collectif. Le ministère de la Santé réagit en ponctionnant leurs salaires. Deux jours de grève non payés.
Le taux national de suivi de la seconde journée de cette grève est estimé à 90 %, ajoute M. Benhabib dans une déclaration à DNA. « La mobilisation a été massive », commente-t-il.
Le débrayage a touché les CHU d’Oran, de Tlemcen, de Sidi Bel Abbès, de Blida, de Constantine, d’Annaba, de Sétif, de Batna et d’Alger.Pratiquement, les principaux CH d’Algérie.
Comme de coutume, un service minimum est assuré pour les gardes médicales dans les différents centres et établissements hospitalo-universitaires.
A défaut d’inviter les représentants des médecins au dialogue, le ministère de la Santé a brandi le bâton.
Les directeurs des établissements sanitaires ont été destinataires de courriers émanant de ce ministère leur enjoignant de sanctionner tous les refus de travail à travers des ponctions sur salaire, selon notre interlocuteur. Deux jours de ponction donc. En attendant les autres.
« C’est un moyen comme un autre d’intimidation à l’endroit des médecins résidents. Ils veulent casser le mouvement de protestation », déplore Amine Benhabib.
En réaction aux sanctions du département de la santé et la fermeture des portes du dialogue, les médecins résidents prévoient de durcir le ton.
« Les revendications que nous avons formulées depuis plus d’un mois ne sont pas encore satisfaites. Pour le moment, on nous propose rien de concret, à part des menaces et des insultes », s’indigne le porte-parole du collectif autonome des médecins résidents algériens.
Les délégués nationaux des médecins résidents se réuniront jeudi prochain pour décider de la nature de la prochaine action. « Tout indique que nous allons vers une grève illimitée », prévient M. Benhabib.
Début mars, les médecins résidents, à l’appel de leur collectif nouvellement crée, ont organisé plusieurs rassemblements de protestation à travers le territoire national.
Devant le mutisme des deux ministères de tutelle, le collectif a donc décidé vendredi 11 mars d’aller vers un mouvement de débrayage de deux jours puis de trois jours.
Les blouses blanches réclament l’abrogation du service civil obligatoire auquel ils sont soumis durant une période allant de 1 à 4 ans, la mise en place d’un plan de carrière, l’ouverture de postes budgétaires et l’augmentation de leurs salaires.
Ils exigent également la révision du l’actuel statut qui devrait leur assurer un droit syndical, des congés de maternités pour les résidentes et des primes de contagion et de risque.
Le salaire de médecins résidents, 8000 sur le territoire nation, est plafonné à 32 000 dinars (320 euros) alors que le salaire minimum garanti est de 15 000 dinars (150 euros).