Les médecins résidents maintiennent leur grève entamée depuis plus d’un mois. Hier encore, les blouses blanches ont observé un sit-in régional à l’hôpital de Bab El Oued. Près de 2 500 résidents, venus de trois wilayas, à savoir Alger, Tizi Ouzou et Blida, ont pris part à cette ultime action de protestation. A l’unanimité, ils ont exigé du «concret», une condition sine qua non pour l’arrêt de leur grève.
La réunion d’avant-hier avec le ministère de la Santé ne semble d’ailleurs pas les convaincre. C’est ce qu’affirme le Dr Mohamed Sahnoune, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra), contacté par nos soins. Selon lui, la mobilisation des résidents reste «intacte» en l’absence d’engagements officiels en mesure de satisfaire les revendications exprimées.
«Le ministère de tutelle s’est limité à des promesses, alors que nous, nous demandons des engagements» a-t-il déclaré. Les médecins protestataires, faut-il le dire, continuent à se montrer intransigeants sur l’annulation du service civil, une revendication capitale sur laquelle ils ne comptent pas faire marche arrière. Et ce, malgré le refus catégorique affiché par le ministre de tutelle. Concernant le statut des médecins résidents, Ould Abbès a annoncé l’installation d’une commission de sages, composée des ministères de tutelle, députés et professeurs expérimentés en médecine, qui sera chargée de coordonner entre le projet de révision du statut élaboré par la tutelle et celui proposé par les médecins résidents. «Si cette commission ne dispose d’aucun pouvoir décisionnel, nous ne voyons pas l’utilité d’y siéger» relève le Dr Sahnoune. Quant aux rémunérations, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, a déclaré avant-hier que les médecins résidents bénéficieront du même régime indemnitaire que les spécialistes, à partir du mois de juin prochain. Par ses déclarations, le ministre de la Santé semble vouloir maintenir le dialogue avec les représentants des protestataires et faire en sorte de les convaincre de suspendre leur grève.
Ould Abbès a d’ailleurs déploré l’absence des médecins résidents des travaux de la commission installée en mars dernier, composée des différents acteurs et chargée de l’examen des problèmes soumis par les différents corps de la Santé. Le collectif des médecins résidents, faut-il le rappeler, s’est retiré, pour la simple raison que cette commission a exprimé son incapacité à trouver des solutions aux problèmes posés. Le Dr Sahnoune a précisé, toutefois, que toute décision est soumise à l’approbation de la base.
«Des assemblées générales seront organisées au niveau des CHU, et on décidera des actions à venir et des réponses à apporter aux décisions du ministère de la Santé» a-t-il indiqué. Notre interlocuteur a par ailleurs, précisé que malgré la poursuite de la grève, le service minimum a été néanmoins assuré dans tous les hôpitaux. «La balle était et reste toujours dans le camp des autorités publiques, appelées à répondre positivement à nos revendications légitimes exprimées» a-t-il conclu.
Aomar Fekrache