Les revendications du collectif autonome des médecins résidents, en grève illimitée depuis le 27 mars, seront totalement prises en charge, a indiqué hier M. Ould Abbas, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière.
S’exprimant dans une conférence de presse animée à l’issue d’une réunion qui l’a regroupé avec le doyen de la faculté de médecine, le Pr Moussa Arada et les médecins résidents, le ministre a affirmé que «toutes les requêtes des médecins résidents seront satisfaites». Il a précisé, dans ce cadre, que les salaires des médecins résidents qui sont indexés sur les rémunérations des médecins spécialistes seront revus à la hausse.
Selon lui, le médecin résident en première année percevra désormais 80% du salaire du spécialiste, en deuxième année, il touchera 85%. Pour la troisième et quatrième année, le médecin percevra respectivement 90% et 95%. Le ministre a annoncé,
également, la prise en charge du dossier du statut particulier et celui du régime indemnitaire, et ce, suivant les négociations conclues avec le collectif en question lors de la première rencontre. Le statut particulier, tel qu’élaboré et signé par le chef du gouvernement en 1996, sera révisé et abrogé.
Le régime indemnitaire verra plusieurs revalorisations, à commencer par la prime de contagion qui passe de 2000 à 3000 DA.
La prime de garde connaîtra une hausse, puisqu’elle sera fixée à 2000 DA, au lieu de 690 DA/24h.
Concernant la revendication portant annulation du service civil, le ministre a annoncé l’installation d’une commission mixte à partir du début de la semaine prochaine, devant débattre du dossier.
Le ministre qui s’est déclaré très satisfait quant à cette concertation avec les médecins résidents, a estimé qu’il n’y avait pas lieu de poursuivre le mouvement de protestation tant que leurs doléances sont satisfaites. Les médecins résidents, pour leur part, ne semblent pas être convaincus «des promesses»
du ministre et affichent le maintien de la grève illimitée. «Nous voulons des propositions concrètes et non des promesses sans lendemain», tonne Sid Ali Merouane, porte-parole du collectif, qui ajoute que plusieurs points ont été ignorés par le ministre, notamment celui de l’abrogation du service civil.
Il affirme, par ailleurs, que son collectif a fait plusieurs propositions qui n’ont pas été prises en considération. «Nous avons proposé une solution durable pour la prime de garde afin d’éviter de revivre la même situation dans quelques années.
Nous avons demandé que la prime de garde soit fixée à des taux de 10% sur le salaire de base», explique l’intervenant, en estimant que l’augmentation accordée actuellement sur la prime de garde est «insignifiante». Le collectif des médecins résidents doit se concerter avec la base, aujourd’hui, avant de rendre publique la suite à donner au mouvement de contestation qui dure depuis plus de deux mois.
S. A.