Les médecins résidents jouent le tout pour le tout

Les médecins résidents jouent le tout pour le tout

Les blouses blanches sont plus que déterminés à ce que les pouvoirs publics suppriment le service civil. Hier, ils étaient des milliers à s’être regroupés près du siège de la présidence de la République à El Mouradia. La Coordination autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a une nouvelle fois organisé un sit-in non loin de la présidence de la République.

Les médecins résidents considèrent la décision de justice qui avait qualifié mardi dernier leur grève illimitée d’«illégale» comme «une intimidation», mais ils ne comptent pas arrêter la protesta. «La justice est toujours du côté des pouvoirs publics. Nous sommes des citoyens algériens comme les autres. Nous avons le droit de faire grève.

Ils n’ont qu’à la garder dans leurs bureaux, cette décision de justice. Nous maintenons la grève illimitée jusqu’à suppression du service civil», tonne un représentant de la CAMRA. Les médecins résidents veulent l’abrogation des décrets portant obligation du service civil qu’ils jugent «anticonstitutionnels et illégaux».

«Pourquoi sommes-nous le seul corps à être obligés de travailler dans le Sud du pays ? Nous ne refusons pas de travailler dans les régions lointaines, mais c’est un projet de carrière que nous voulons comme alternative», nous a expliqué Soufiène, membre du Camra.

Si aujourd’hui le ministre de la Santé a appelé les médecins résidents pour de nouvelles discussions, ces derniers n’y participeront pas. «Nous ne nous rendrons pas à cette réunion. Le ministre veut gagner du temps. Pourquoi ont-ils supprimé la commission relative au service civil ? interroge-t-on. La grève illimitée est suivie quasiment par 98% des médecins résidents. Des sit-in sont d’ailleurs prévus régulièrement près de la Présidence.

Lorsqu’un groupe de médecins résidents a voulu rejoindre des collègues se trouvant déjà près du rond-point d’El Mouradia, des policiers n’ont pas hésité à les bastonner. Deux jeunes femmes ont reçu des coups de poing sur le visage. Le chef de la sécurité s’est précipité pour calmer ses éléments afin d’éviter que la situation ne dégénère.

Mehdi Bsikri