L’activité des médecins privés sera bientôt au centre d’un contrôle rigoureux qui sera décidé par le ministère de la Santé. Des sources fiables parlent d’une mobilisation sans précédent des commissions de contrôle relevant du même département en vue de s’assurer de la régularité des prestations des medecins privés, notamment en matière de prix.
Dans ce sens, l’une des mesures entérinées tout récemment par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a trait au plafonnement à 1000 DA le prix des consultations effectuées chez les médecins privés. Cette nouvelle tarification figure déjà en bonne place dans le nouveau projet de loi établi par le ministère de la Santé, indique-t-on de même source. Le département de Abdelmalek Boudiaf semble déterminé à ce que ce nouveau tarif soit respecté par la corporation des médecins privés.
En d’autres termes, il y a lieu de s’attendre au lancement des visites d’inspection inopinées au niveau des cabinets des médecins privés et qui seront engagées dès le lendemain de l’adoption de la nouvelle loi sur la santé par le Parlement. En attendant le recours à la méthode plutôt «musclée» et qui vise à aligner les prix des consultations dans les cabinets privés, autant dire que la plupart de ces medecins sont mis à l’index par nos concitoyens qui dénoncent une tarification exagérée.
On entend souvent dire que certains médecins privés font plutôt du commerce en ne se souciant guère de faire valoir l’esprit de l’éthique que recommande l’exercice de leur métier. Le seul intérêt qui fait courir cette catégorie de médecins indélicats n’est autre que le gain facile devant leur permettre d’accumuler leur richesse.
Ceci ne relève pas d’ailleurs d’un secret de Polichinelle tant ils sont nombreux ces docteurs opérant dans le privé qui auscultent leurs patients à des prix défiant toute logique. Il va sans dire qu’un tel constat est intimement lié à l’anarchie généralisée dans le secteur de la santé en proie, faut-il le dire, à de nombreuses pratiques déloyales.
En effet, si la prestation assurée par les médecins et les cliniques privées est sujette à beaucoup d’anomalies qu’il faudrait corriger dans l’urgence, le fonctionnement de la santé publique devrait être revu, quant à lui, de fond en comble. C’est là sans doute l’un des objectifs gagés par la nouvelle loi sur la santé.
Il est attendu l’application de cette loi dont l’entrée en vigueur est prévue dès 2015, se traduise par une présence encore plus manifeste de l’autorité de l’Etat dans le but de remettre sur de bons rails un secteur voué, des années durant, à toutes sortes de problèmes.
Karim Aoudia