En grève illimitée depuis le 28 mars, les médecins résidents arrachent un nouveau statut. « Le statut du résident vient d’être finalisé et signé par la commission statut. Nous attendons sa transmission et sa signature au Premier ministère, ainsi que sa publication au journal officiel», a indiqué à DNA le Collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA). Revue de détail.
Réclamé par les médecins résidents, ce nouveau statut est le résultat d’âpres négociations entre les délégués nationaux des médecins résidents et les membres de la commission mixte, réunis mercredi dernier au siège du ministère de la Santé. «Une grande bataille vient d’être remportée», commente-on au niveau dudit collectif.
Dans ce statut, les résidents percevront désormais une rémunération calculée sur le salaire global du praticien spécialiste de la santé publique.
La rémunération sera de 80% pour le résident de 1ère année, 85% pour le résident de 2ème année, 90% pour le résident de troisième année et 95% pour celui de la 4ème et 5ème année. Ceci, avec un effet rétroactif à partir du 1er janvier 2008.
Le salaire actuel de médecins résidents, 8000 sur le territoire national, ne dépasse pas 32 000 dinars (320 euros) alors que le Smic est de 15 000 dinars (150 euros).
S’agissant des gardes d’urgences et de service, les obligations normales de jours des résidents sont de dix (10) demi-journées par semaine, selon un communiqué du compte rendu final de la commission mixte.
Les blouses blanches participent en outre au service de garde et bénéficient du repos physiologique selon les modalités fixées par la réglementation en vigueur (décret exécutif n°90-386 du 24 novembre 1990), lit-on dans le même document.
Selon les termes du nouveau statut, les résidentes enceintes seront, quant à elles, dispensées des gardes à partir de la 28ème semaine de grossesse. Aussi, le congé de maternité de 14 semaines leur est garanti.
Toujours en vertu de ce statut, les médecins résidents peuvent être mis « en position de détachement au niveau national ou à l’étranger en vue d’une formation » et à ce titre, « ils continuent à bénéficier de leurs droits au niveau de l’établissement dont ils relèvent », selon le compte rendu final de la commission statut. Les modalités de prise en charge sont fixées par voie réglementaire.
Pour ce que de la mise en disponibilité, les médecins résidents pourront par ailleurs être autorisés, par le doyen de la faculté après avis du comité pédagogique, à « interrompre leurs études pour raisons dûment justifiées ». La durée de l’interruption ne peut excéder une année renouvelable.
En matière de protection morale ou physique, l’administration hospitalière, selon le nouveau statut, est tenue de protéger les résidents « contre les menaces, outrages, injures, diffamations ou attaques de quelque nature que ce soit dont ils peuvent être l’objet dans l’exercice de leurs activités conformément à la législation en vigueur.»
Six visas protégeant les résidents ont été introduits dans le nouveau statut incluant les congés de maladie, d’accident de travail, d’exposition aux radiations et aux produits toxiques, selon compte rendu final de la commission mixte.
En termes de droits constitutionnels, le nouveau statut consacre les médecins résidents dans leur droit syndical et de grève. Des droits que le ministère de la Santé leur a déniés.
Dans l’ensemble, les résidents sont satisfaits mais affichent des réserves. «Il est vrai que nous avons eu des augmentations dans les salaires mais en parallèle nous perdons notre allocation d’études et de recherches» rapporte un des portes paroles du CAMRA.
Galvanisés par ce nouveau statut, les grévistes comptent par ailleurs livrer une autre « bataille », celle de l’abrogation du service civil auquel ils sont soumis durant une période allant de 1 à 4 ans. A cet effet, une réunion se tiendra dimanche 22 mai au ministère de la santé.