Equipe nationale : Les mécontents ruminent leur colère

Il faut le reconnaître, le stage de l’équipe nationale en Afrique du Sud s’est déroulé dans un bon esprit de groupe. Il n’y eu aucun accrochage entre joueurs, aucune altercation. Tous les sélectionnés ont fait preuve de maturité en acceptant les choix de l’entraîneur et c’est tout à leur honneur d’avoir placé l’intérêt de l’équipe nationale au-dessus de toute autre considération. Cependant, il y a des mécontents qui, intérieurement, ruminent leur colère. Ils ne le disent pas, mais certains signes ne trompent pas.

Frustrés de rater les vacances pour rien

En vérité, il s’agit plus de déçus que de mécontents. Sur les 24 joueurs sélectionnés, il y en a qui savent depuis longtemps qu’ils ne figureront même pas sur la feuille de match. Ce n’est pas tant ça qui les met en colère, mais le fait d’avoir perdu une bonne partie de leur période de repos pour ne pas jouer à la fin. Comme on le sait, c’est durant le mois de juin que les footballeurs prennent leurs vacances, la reprise des entraînements s’effectuant à la fin de ce mois ou, au plus tard, début juillet. Or, les concernés ont rogné sur leur période de repos. Certes, leurs clubs leur accorderont quelques jours de repos supplémentaires, mais le sentiment d’avoir été inutiles à la sélection a fait qu’ils se sentent frustrés.

Des joueurs traînaient le pied aux entraînements

LG Algérie

Lors des séances d’entraînement qui ont eu lieu au Caledonian Stadium, les joueurs ont tous fait montre de discipline et d’application, mais il était visible, lors des derniers jours, que certains traînaient le pied. Ils n’avaient pas le cœur à s’entraîner du moment qu’ils savaient pertinemment qu’ils avaient peu de chances, sinon aucune chance de jouer. Cela n’a jamais débouché sur un refus de s’entraîner, mais le «dégoûtage» était perceptible chez certains.

Des joueurs somnolent durant les séances vidéo

C’est le sélectionneur lui-même qui l’a reconnu, des joueurs somnolent durant les séances vidéo destinées à étudier le jeu de l’adversaire. Visiblement, ils ne se sentent pas concernés et cela joue sur leur concentration. C’est à l’adresse de ceux-là qu’il avait dit mardi matin, durant la réunion technique matinale, que même une star comme Luca Toni pouvait se retrouver sur le banc des remplaçants sans que cela ne provoque des vagues.

Les remplaçants étaient motivés lors du match d’opposition

Désireux sans doute qu’ils aient leur place dans l’équipe première, l’équipe des remplaçants paraissait hier beaucoup plus motivée que celle des titulaires lors du match d’opposition disputée au Caledonian Stadium. Certains ont certainement voulu montrer plus d’envie et c’est ce qui explique sans doute leur domination. D’autres, en revanche, n’ont pas fait des efforts outre mesure, se contentant d’accomplir leur tâche sur le terrain sans plus, car conscients que cela ne servirait à rien.

Saâdane ne peut pas faire jouer tout le monde

C’est avec sagesse et diplomatie que Rabah Saâdane a géré la vie du groupe. En prenant 24 joueurs, il savait qu’il allait y avoir des mécontents, mais il n’avait pas le choix. Il faut le comprendre, il ne peut pas faire jouer tout le monde. Le football se joue à onze et le règlement n’autorise que 18 joueurs sur la feuille du match et seulement trois remplacements durant la rencontre. Saâdane a fait le nécessaire au plan de la communication, mais il est certain qu’il a remarqué le mécontentement de certains. Il aurait décidé d’ailleurs de ne plus convoquer certains éléments à compter du prochain stage.

Le précédent Hadj Aïssa dans tous les esprits

Si les joueurs en colère n’affichent pas ouvertement leur courroux, c’est par devoir et discipline, mais aussi par crainte puisque l’éviction de Lazhar Hadj Aïssa après que ce dernier eut mal accepté le fait qu’il ne soit pas sur la feuille du match face à l’Egypte a montré à tous que Saâdane, tout gentil qu’il est, est capable tout de même de décisions extrêmes. Cela est dans tous les esprits et c’est ce qui explique la sérénité actuelle du groupe. Espérons un bon résultat samedi car, autrement, les (mauvaises) langues commenceront à se délier.