Les mécanismes de l’emploi n’ont pas servi à grand-chose: L’échec d’une politique

Les mécanismes de l’emploi n’ont pas servi à grand-chose: L’échec d’une politique
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Le fléau du chômage semble représenter le plus grand défi auquel est confronté le gouvernement en cette année. L a dernière démonstration de force des jeunes chômeurs du Sud du pays, renseigne on ne peut mieux sur l’échec de la politique nationale de l’emploi.

Et le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, reconnaissant la légitimité des revendications de ces jeunes chômeurs, appuie davantage cette constatation en démontrant les limites d’une stratégie à défaut d’une réelle prise en charge de la question.



Certes, le discours du Premier ministre est surtout destiné à apaiser des esprits en colère, mais la réalité est là. La marche des chômeurs des jeunes de Ouargla, Laghouat et autres wilayas du Sud, a crié tout haut ce que les autres jeunes désoeuvrés des autres wilayas du pays, ressentent tout bas. Ainsi, force est de constater les limites des différents mécanismes de création d’emplois initiés par le gouvernement et le département ministériel en question, c’est-à-dire le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Sécurité sociale. En, d’autres termes, l’ANSEJ, l’ANGEM et autres emplois créés dans le cadre de l’Agence nationale de l’emploi (ANEM), n’ont fait qu’aggraver une situation déjà tendue par des solutions éphémères de replâtrage, sans pour autant parvenir à absorber une demande de travail de plus en plus croissante.

Pis, en plus des milliards de dinars » jetés » par la fenêtre à travers l’octroi de crédits à ces jeunes demandeurs d’emplois, lesdits mécanismes ont accru les phénomènes de corruption, de pots-devin et de passe-droits parmi la société. Donc, le cri de détresse lancé par des milliers de jeunes sans emplois au Sud du pays, est révélateur de ces failles systémiques et des dysfonctionnements relevés dans la politique nationale de l’emploi. L’incohérence est telle que la récente opération de résorption des marchés informels, lancée en grande pompe, a vite fait de mettre le gouvernement face à ses responsabilités. Le nombre impressionnant de jeunes qui s’investissent dans le commerce informel est hallucinant.

LG Algérie

On leur arrachant ce gagne-pain, il fallait repenser sérieusement la politique de l’emploi, en plus de la création d’autres espaces licites de négoce. Au même titre que le Sud -peutêtre bien plus – les jeunes des wilayas du Nord, beaucoup plus nombreux au demeurant, souffrent eux également de ce phénomène de chômage qui étrangle la société. Autrement dit, la réaction du Premier ministres aux plaintes des jeunes chômeurs est salutaire à plus d’un titre, pour peu qu’elle se concrétiserait dans un avenir tout proche de mesures adéquates et sérieusement planifiées, à même de satisfaire les revendications légitimes de ces jeunes. Les solutions adoptées, jusque-là, par le département de Tayeb Louh, n’ont servi presque à rien sinon à exacerber la tension sociale.

Faudrait-il également penser à donner du sang neuf à ce département ministériel-clé, afin de le rendre encore plus sensible aux préoccupations des jeunes, qui constituent la majeure partie de notre société. Les pouvoirs publics devront encore en finir avec ces solutions prises à la hâte en réaction à des revendications urgentes, et opter pour des stratégies bien pensées et évaluées, afin de redonner espoir à ces jeunes algériens, mais aussi et surtout équilibrer les dépenses et les utiliser à bon escient.

M. A. C.