Décidément, ça va mal pour Chamakh au sein de la sélection marocaine. Critiqué bien avant le début de la compétition à cause du peu de temps de jeu dont il bénéficie à Arsenal, l’ancien Bordelais a confirmé sa petite forme avant-hier face à la Tunisie.
Mis à part ses quelques tentatives en début de match, le centre-avant marocain était carrément absent durant la majorité du temps. Il faut dire qu’il ne joue que rarement dans son club, et cela s’est répercuté négativement sur son rendement, surtout sur le plan physique, puisqu’il n’a pu se mettre en évidence durant tout le match.L’occasion en or qu’il a ratée à la 13’ l’a visiblement abattu puisqu’on ne l’a pratiquement plus revu durant le reste de la partie.
Abdennour et Haggui lui ont pourri la vie
Si la Tunisie a frappé un bon coup, hier, en gagnant face au Maroc, c’est aussi grâce à sa défense, avec le duo Haggui-Aymen Abdennour. La mission consistant à museler Chamakh a été attribuée au joueur de Toulouse. En début de match, le Gunner a réussi quelques actions, mais, par la suite, il a été carrément empêché de bouger. Il faut dire aussi que Chamakh était diminué physiquement, ce qui l’a empêché d’être dangereux comme d’habitude.
Il sort sous les sifflets du public
Ici, au Gabon, les gens suivent de très près les différents championnats européens, la Ligue 1 française et la Premier League anglaise arrivent en haut du classement. Comme Chamakh a connu ces deux pays, les Gabonais n’avaient d’yeux que pour lui, ils s’attendaient à voir les prouesses de celui qu’ils ne voyaient jusqu’ici que sur leur petit écran, mais, finalement, ils ont été déçus. D’ailleurs, quand il est sorti, cédant sa place à El-Arabi, il a été copieusement sifflé par un public exigeant, une manière de secouer Marwan, capable du meilleur comme du pire.
«Les Tunisiens nous ont fait très mal»
C’est un Chamakh complètement abattu qui s’est présenté à la zone mixte à la fin du match. N’ayant pas la conscience tranquille, vu sa piètre prestation, il a fait son analyse du match, estimant que la chance a tout simplement fui son équipe, mais reconnaissant tout de même que la Tunisie était assez costaude et qu’il était extrêmement difficile de la jouer : «En fin de match, les Tunisiens nous ont fait très mal, on était pourtant tactiquement en place, mais on a manqué de réalisme et en football ça se paye cash. Je suis fier de mon équipe, de mes coéquipiers, on a quand même rendu une belle copie», nous a-t-il déclaré.
«Plus déçu du résultat que par ma timide prestation»
A sa sortie du terrain, Chamakh paraissait mecontent. On en a donc profité pour lui poser la question. «Non, ce n’est pas ma prestation qui m’a déçu, c’est plutôt le résultat du match», a-t-il brièvement répondu, histoire d’éviter une nouvelle polémique et de se donner le temps de se rattraper pour être plus entreprenant face aux Panthères, avant de commenter l’action ratée et qui pouvait donner une toute autre tournure à la rencontre. «Sur cette action, je regrette de ne pas avoir joué au 1er poteau. J’ai essayé de ne pas gamberger en espérant avoir une autre occasion», a-t-il regretté.
«El-Arabi méritait de jouer plus que moi»
Après avoir nié être en colère contre lui même, vu sa timide prestation, l’attaquant d’Arsenal enchaîne, déclarant qu’El-Arabi, qui a pris sa place à 12 minutes de la fin, était plus prêt que lui. Il encense aussi la sélection tunisienne qui était, d’après lui, costaude : «Maintenant que le match est terminé, on doit relever la tête, il faut bien récupérer pour préparer le Gabon. Il ne faut pas oublier que c’est la Tunisie quand même qui était face à nous, elle joue un beau football et les joueurs étaient costauds et en réussite. Ce n’était pas du tout facile de les jouer.» «Pour ce qui est de ma fraîcheur physique, je crois qu’El-Arabi mérite de jouer plus que moi. D’ailleurs, à son entrée, il a donné ce qu’il pouvait, mais par manque de fraîcheur physique et de réalisme, on n’a rien pu faire», a-t-il ajouté.
S. M. A.
Msakni élu homme du match
L’attaquant tunisien Youcef Msakni, qui n’est pourtant entré en jeu qu’en seconde mi-temps, a été élu meilleur joueur du match Tunisie-Maroc. Le second but qu’il a marqué et qui a donné la victoire aux siens est sans doute la raison de cette récompense. Il faut dire qu’il a réussi un très beau slalom dans la défense marocaine avant de sceller le sort du match. Notons enfin que Chamakh a reçu le prix du joueur le plus fair-play. Les deux récompenses viennent d’Orange, l’un des principaux sponsors de la compétition.
«C’est la victoire du collectif»
Le joueur de l’EST était aux anges à la fin du match, mais il n’a pas voulu s’enflammer : «Mon but, c’est grâce à mes coéquipiers qu’il est venu, ils m’ont beaucoup soutenu et aidé. Aujourd’hui, c’était la victoire du collectif, on a prouvé qu’en jouant en bloc et sans avoir de stars dans notre effectif, on pouvait être dangereux. Je suis content de la victoire et je promets au peuple tunisien de tout faire pour rentrer avec le trophée.
Trabelsi : «Je ne suis pas satisfait de mon attaque»
Malgré la belle victoire décrochée face au Maroc, Sami Trabelsi continue d’éloigner la pression sur ses joueurs. Pour lui, ce n’était qu’un match et il reste encore deux autres plus difficiles. «On a joué une équipe respectable. Ce n’est qu’un match et il en reste encore deux. J’espère qu’on sera meilleurs, car je ne suis pas satisfait de mon attaque. On pouvait marquer plus de buts, mais on ne l’a pas fait. Ceci-dit, on était meilleurs tactiquement, on a neutralisé les sources du danger dans leur équipe et on a prouvé que le mot ‘‘favori’’ est une fabrication des journalistes», a déclaré le coach des Aigles de Carthage en évitant notamment une question concernant le but marocain entaché d’un hors-jeu flagrant et aussi une autre relative au jeu trop individualiste de son adversaire du jour, préférant laisser la parole à Gerets.
S. M. A.