Les Marocains approuvent largement le référendum de Mohamed VI : Oui, Oui Moulay

Les Marocains approuvent largement le référendum de Mohamed VI : Oui, Oui Moulay
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C’est un oui massif. Le « oui » l’a emporté très largement vendredi 01 juillet au référendum sur une nouvelle constitution au Maroc, a déclaré dans la nuit le ministre de l’Intérieur, sur la foi de résultats pratiquement complets. Ce référendum, le premier du règne du roi Mohammed VI qui a accédé au pouvoir en juillet 1999, renforce les pouvoirs du Premier ministre et du parlement tout en préservant la prééminence politique et religieuse du monarque.

Les résultats préliminaires montrent, a annoncé le ministre de l’Intérieur Taïb Cherkaoui, que 98,5% des votants ont approuvé la nouvelle constitution, sur la foi du dépouillement de 94% des urnes.

La réforme de la Constitution a été proposée par le roi Mohamed VI afin de répondre aux aspirations démocratiques exprimées depuis le début de l’année dans un contexte de révoltes à travers le monde arabe.

Conforté par un taux de participation élevé, frisant les 73%, le résultat va être interprété comme un vote de confiance en faveur du souverain. Ce chiffre est très supérieur aux prévisions de certains analystes ainsi qu’aux 52% de votants enregistrés lors des dernières élections municipales, en 2009.

La majorité des partis politiques, des syndicats ainsi que les confréries musulmanes soufistes ont appelé à approuver le texte élaboré après une large consultation publique.

L’opposition, qui dénonce des réformes en trompe-l’œil, se résumait aux militants du mouvement contestataire et libéral du 20 février et aux islamistes de Justice et Bienfaisance, du cheikh Yassine.

Pour Fathallah Arsalane, de l’organisation islamique Justice et spiritualité, interdite par les autorités mais qui est la plus importante force d’opposition organisée au roi, « les chiffres de la participation ont été truqués ».

« Nos militants ont surveillé les bureaux de vote dans l’ensemble du pays et ce qu’ils ont constaté est bien inférieur au chiffre du ministère », a ajouté Arsalana à l’agence Reuters.

Ali Bouabid, membre du comité exécutif de l’USFP (Union socialiste des forces populaires), a mis en doute pour sa part les procédures de vote dans le bureau de vote où il est allé déposer son bulletin.

« J’ai tendu ma carte d’électeur et demandé s’ils voulaient vérifier mon identité. On m’a alors dit: ‘on ne le fait pas’ », a-t-il expliqué sur sa page Facebook.

« Nous savions dès le début que le référendum soutiendrait la réforme, mais pas nécessairement pour de bonnes raisons », a dit de son côté Ouïdad Melhaf, une militante du mouvement de contestation du « 20-Février » qui revendique plus de 62.000 membres

« La pauvreté endémique, l’illettrisme et la peur de l’Etat ont joué un rôle capital dans l’issue du scrutin », a-t-elle dit, en ajoutant que le mouvement allait poursuivre dès dimanche ses manifestations à travers le pays.

« C’est un référendum illégal car il a été marqué par des violations massives du principe démocratique. Les autorités ont profité des conditions sociales des gens et les ont forcés à aller voter pour le oui », a déclaré à l’AFP Najib Chaouki, membre du Mouvement du 20 février.

La nouvelle Constitution prévoit que le souverain, aujourd’hui âgé de 47ans, continuera de nommer le Premier ministre, mais ce dernier devra être issu du parti ayant remporté le plus de sièges aux élections législatives.

Le texte reconnaît explicitement les pouvoirs exécutifs du gouvernement mais maintient le monarque à la tête de l’armée et du système judiciaire. Il conserve son statut de Commandeur des Croyants, qui fait de lui la seule autorité religieuse au Maroc.

Le souverain pourra toujours dissoudre le Parlement, mais plus de manière unilatérale comme c’est le cas actuellement.

La consultation, qui sera suivie de près par les monarchies du Golfe, est le premier référendum constitutionnel organisé depuis l’accession au trône de Mohamed VI, en juillet 1999 après la mort de son père Hassan II.

Avec AFP et Reuters