La journée d’hier, premier jour du Ramadhan, a été particulièrement chaude à Tizi Ouzou. Ce qui était tant redouté est arrivé. Un vent de protestation a soufflé sur la région. A la nouvelle-ville, de violents affrontements ont éclaté dans la mi-journée entre des dizaines de jeunes et les forces antiémeutes au niveau des cités 600 et 2000 logements.
Tout a commencé quand les forces de police ont essayé de déloger les commerçants qui occupent le marché. Au fil du temps, les affrontements gagnaient en intensité, et les jeunes lançaient sur les éléments des brigades antiémeutes déployées en nombre, des pierres et autres projectiles alors que les CNS répliquaient avec des tirs de bombes lacrymogènes.
Les forces antiémeutes ont utilisaient un chasse-neige, communément appelé par les jeunes émeutiers «azrayen ou moustache» qui fonçait à vive allure sur ces derniers.
Des blessés légers ont été enregistrés. Cependant aucune arrestation ou interpellation n’a été signalée au moment où nous rédigions ces lignes.
La chaleur torride aidant, les gaz lacrymogènes rendaient l’air irrespirable au niveau des bâtiments situés aux alentours du marché qui jouxte aussi la nouvelle polyclinique récemment inaugurée. Pour rappel, le marché a été «nettoyé» dans le cadre de l’opération d’envergure menée contre le commerce informel. Mais depuis plusieurs jours déjà, les commerçants ont commencé à revenir petit à petit sur les lieux. Ce premier jour du mois de Ramadhan a été des plus chauds.
Toujours en début d’après-midi, un autre foyer de tension a été enregistré au centre-ville. Là aussi, les jeunes marchands de fruits et légumes qui «officiaient» au niveau de la rue capitaine Si Abdellah, à la rue de la Paix et à proximité de la clinique Sbihi, eux aussi délogés, ont commencé à bloquer le boulevard Houari Boumediène.
L’action était concertée. Quelques moments après, elle s’est propagée au niveau de la Grand-rue. Cet axe principal a été aussi bloqué. Les protestataires se tenaient menaçants face aux forces de sécurité. Les jeunes protestaient contre l’interdiction qui leur a été faite de vendre leurs produits.
Il est à rappeler que ces derniers avaient déjà organisé une marche à Tizi Ouzou il y a quelques jours. Ils disent que cette interdiction les a affamés, eux et leur famille. Notons que depuis trois jours, les prix des fruits et légumes ont atteint des seuils insoupçonnés à Tizi Ouzou. Le Ramadhan risque d’être encore plus chaud.
B. B.