Les prix du mouton sont excessifs. A quelques jours de la fête du sacrifice, beaucoup de familles désespèrent de trouver un mouton qu’ils souhaitent égorger pour la circonstance.
Une virée dans les quelques marchés de la capitale nous renseigne sur l’état des prix cette année. La tendance est encore à la hausse, estiment les maquignons, rencontrés sur place.
A Chéraga, les prix varient entre 27 000 et 40 000 dinars. «Les moutons sont chers dans les marchés de gros à Djelfa et Messaâd, là où les prix étaient abordables les années précédentes.
Ça se répercute sur les prix que nous appliquons ici», nous a affirmé un vendeur. Pour lui, le manque de points de vente dans la capitale a eu un impact sur les prix affichés.
«Il n’y a pas de lieux où les commerçants peuvent exposer leurs bêtes. Les autorités ont interdit la location des commerces, ce qui fait que les maquignons ne se sont pas déplacés en masse et préfèrent aller ailleurs», dira t-il. «Les collectivités locales doivent organiser le marché des moutons en dégageant des espaces payant aux maquignons un mois avant la fête afin de faciliter la tache aux citoyens», dira un autre, estimant que la cherté des moutons reflète la situation du secteur de l’agriculture en dégradation continue.
A Ouled Fayet, un vague terrain a été dégagé pour accueillir les vendeurs de moutons, venus de plusieurs régions du pays mais les prix laissent à désirer.
La fourchette varie entre 28 000 à 48 000 dinars. «Je viens chaque année pour vendre les moutons.
D’habitude, tu ne trouves pas un endroit vide sur ce terrain mais cette année, il n’y a presque pas de moutons», nous dira un vieux maquignon.
Selon lui, la cherté est due à celle de la viande estimée, au minimum, à 1500 dinars le kilo. Un autre évoque la cherté de l’aliment de bétail que les éleveurs payent à 4000 dinars le quintal.
«C’est trop cher, l’élevage est coûteux et ça répercute sur la qualité ainsi que le prix», dira un autre. Les maquignons imputent cette situation au phénomène de contrebande, qui a pris des proportions alarmantes cette année. «Une bonne quantité de nos moutons a été ‘expédiée’ vers la Tunisie et la Libye pendant plusieurs mois. C’est la crise. Il n’y a que le marché algérien qui peut leur porter aide et soutien», ont-ils indiqué.
«C’est la raison pour laquelle il n’y a pas beaucoup de mouton sur le marché. Les gens ayant de petites bourses ne peuvent pas, malheureusement, se permettre le luxe d’égorger un mouton. Tout est cher, pourquoi pas le mouton», disent-ils.
Les vendeurs n’écartent pas une nouvelle flambée à l’approche de l’Aïd. «Les maquignons qui viennent de loin vont partir. Il ne reste que les revendeurs ayant des quantités minimes. Face à la hausse de la demande, les prix ne baisseront jamais», explique un revendeur.
N. B.