Les manifestants ont passé la nuit sur les lieux, Béjaia : Sit-in de chômeurs devant le siège de la wilaya

Les manifestants ont passé la nuit sur les lieux, Béjaia : Sit-in de chômeurs devant le siège de la wilaya

Ils sont une douzaine de chômeurs de la ville de Béjaia à observer, depuis hier, un sit-in devant le siège de la wilaya. Ils manifestent pour «leur droit au travail.»

Les protestataires, qui ont décidé d’inscrire leur action dans la durée, ont maintenu leur piquet de grève en dépit d’une nuit glaciale où la pluie est tombée à verse quasiment sans discontinuité. Pour faire comprendre aux passants l’objet de leur présence, ils ont brandi une banderole où est écrit : «Article 55 de la Constitution : tous les citoyens ont le droit à un travail.»

Une semaine auparavant, le même groupe avait observé un rassemblement devant la direction de l’Entreprise portuaire de Béjaïa (EPB). Pour les chômeurs, le Port a procédé à des recrutements mais c’est des «pistonnés», qui ont obtenu le permis du travail, a dénoncé l’un d’eux. Et de rappeler aux journalistes présents sur place que «le PDG nous a reçu à la demande persistante de la police. Il nous a donné un engagement verbal de nous recruter mais il fallait au préalable s’inscrire à l’ANEM.» Il se trouve que «nous sommes inscrits auprès de l’ANEM depuis 2008 mais celle-ci nous a jamais contacté. Et nous savons par ailleurs que l’EPB avait recruté récemment.»

Les manifestants ont insisté pour être reçus par le wali de Béjaia. Ce dernier aurait avoué, selon le porte-parole des chômeurs, qu’il ne pourrait rien faire pour eux, même s’il devait prolonger autant qu’ils veulent leur sit-in. L’invite ne sert à rien puisque les chômeurs sont déterminés à occuper les lieux le temps qu’il faudra et quel que soit le prix à payer.

Mais l’image de jeunes manifestants grelottant de froid n’a pas laissé indifférents les Béjaouis qui se sont solidarisés avec eux en leur offrant des boissons des repas chauds. Même l’agent de police en faction n’a cessé durant des heures de les appeler à la raison car il y va de leur santé, qu’il fallait la préserver, en vain. Tout en le remerciant de leurs sourires, ils sont décidés à aller jusqu’au bout. Ils menacent même d’entamer une grève de la fin.

Salim Aït-Sadi