Les Maliens vont enfin dialoguer du 26 au 28 novembre

Les Maliens vont enfin dialoguer du 26 au 28 novembre

Longtemps rétif à une solution politique pour une réconciliation inter-malienne, le gouvernement provisoire de Bamako a fini par revenir à de meilleurs sentiments. «Les Concertations nationales au Mali» se tiendront bel et bien du 26 au 28 de ce mois à Bamako a annoncé hier en début de soirée, le président de la commission nationale d’organisation desdites concertations, le Pr. Oumar Kanouté, rapporte la presse malienne.

Dans une conférence qu’il a animé hier, M. Kanouté a précisé que les dates de la tenue de ces conférences de dialogue national ont été fixées par le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Ces débats décisifs censés fédérer les efforts des différents acteurs politiques et sociaux maliens autour d’une transition politique pacifique, devront se tenir au Centre international de Conférences de Bamako (CICB).

«Il importe de mentionner que ces assises nationales n’ont d’autre objectif que de trouver des solutions aux crises sécuritaires et institutionnelles affectant le Mali», a précisé M Kanouté, donnant ainsi une réponse favorable à la demande du mouvement Ansar Dine et du MNLA d’ouvrir un dialogue entre les rebelles du nord et le gouvernement central à Bamako.

L’Algérie a vu juste

Le président de la commission d’organisation a ajouté qu’il appartenait aux «Concertations nationales» de faire des «choix judicieux pour sortir le pays de cette situation de crise». Pour autant le conférencier a donné quelques indices de ce qui est attendu de ces concertations.

«L’objectif général est de doter le pays d’organes capables de conduire le recouvrement de l’intégrité du territoire national afin d’assurer le retour et le fonctionnement régulier de l’Administration publique et d’organiser des élections démocratiques, transparentes et fiables», a-t-il affirmé.

Il s’agira d’après lui de «convenir d’une feuille de route pour la période de la Transition». M. Kanouté a estimé qu’il sera question de fixer les «modalités d’organisation et de fonctionnement de la Transition ; le délai et le chronogramme ainsi que les tâches opérationnelles à accomplir par les différents organes de la Transition».

Le coup de fil de Hollande

Concernant l’élaboration des différents documents (notamment les Termes de Références des concertations nationales, les communications sur les organes et la feuille de route de la transition), le conférencier a affirmé que «la commission nationale d’organisation s’est inspirée des «contributions des regroupements et organisations ainsi que des personnes ressources» (Familles fondatrices, leaders religieux).

Pas moins de 586 personnes vont prendre part à ces assises qui sont «souhaitées» d’après M. Kanouté, par la communauté internationale notamment la CEDEAO et l’Union africaine.

Ansar Dine et le MNLA en Guest stars

Désormais, le crise du Mali a rendez vous avec la solution au plus tard le 26 de ce mois, soit le jour même de l’expiration du délai accordée à la Cédéao, à l’union africaine et à l’ONU par le Conseil de sécurité pour lui présenter un concept opérationnel d’une intervention militaire au nord du Mali.

La tenue de cette importante conférence prouve que l’optimisme est encore de mise quant à l’évitement d’une intervention militaire.

Pour l’Algérie, il s’agit d’une belle victoire d’avoir milité quasiment seule pour une solution politique qui passe par un dialogue inter-malien.

La France qui était à la pointe des pays acquis à la solution militaire, a fini par saisir la dangerosité de l’entreprise sur la stabilité de toute la sous-région. Preuve en est que son président François Hollande a lui-même téléphoné à son homologue malien lui «intimant» d’ouvrir sans délai des négociations avec les groupes rebelles non terroristes, à savoir Ansar Dine et le MNLA.

Et si cette conférence est couronnée de succès, le Mali aura réussi à sauver son intégrité territoriale mais surtout à isoler les groupes terroristes (AQMI et le MUJAO) qui seront combattus en tant que tels.