Les malades mentaux de plus en plus abandonnés par leurs familles en Algérie

Les malades mentaux de plus en plus abandonnés par leurs familles en Algérie
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Que font les familles quand un de leurs proches est atteint de troubles mentaux ? Elles ont de plus en plus tendance à l’abandonner, se désole Maamar Boudali, DG de l’hopital psychiatrique Frantz Fanon de Blida, alors que la médecine moderne souligne l’importance du milieu familial dans le traitement.

Il est regrettable, a-t-il déclaré au journal El Khabar « de voir que des familles abandonnent leurs parents malades et les lâchent dans la rue ce qui a aggrave leur cas alors que des guérisons nombreuses sont enregistrées en raison d’une prise en charge au sein du milieu familial ».

Selon El Khabar, les dernières statistiques sur la santé mentale en Algérie indiquent que 30% des SDF qui errent dans les rues d’Alger et les autres grandes villes souffrent de troubles mentaux. Abandonnés par leurs familles ou perdus, ils sont hors de tout traitement ou de prise en charge psychiatrique.
Mohamed Tedjiza, professeur de psychiatrie et de psychologie médicale, chef de service à l’hôpital psychiatrique universitaire Drid Hocine d’Alger souligne pour sa part le manque d’hôpitaux psychiatriques pour prendre en charge une demande en soins qui ne fait que s’accroitre.

Une demande forte, peu de structures

Selon le professeur Tedjiza, il faudrait pour la seule wilaya d’Alger quatre hôpitaux de la taille de Drid Hocine pour répondre aux demandes de soins qui s’expriment annuellement.

Les catastrophes naturelles (séismes, inondations) ainsi que les séquelles de la « décennie noire » font partie, selon lui, des causes qui expliquent l’augmentation des cas de maladies mentales. Cet accroissement du nombre des malades est enregistré alors que le pays connait un déficit en structures hospitalières spécialisées.

Il y a les structures qui remontent à avant l’indépendance du pays (Drid Hocine à Alger, Franz Fanon à Blida, Oued Athamnia à Constantine et Sidi Chahmi à Oran). La capacité d’accueil de chacun de ces hôpitaux se situe entre 200 et 240 malades.

Après l’indépendance, il y a eu au début des années 70, l’hôpital de Cheraga (Alger) et l’hôpital Fernane Hanafi (Tizi-Ouzou) de 240 lits. Des unités spécialisées en soins psychiatriques ont été créées à l’hôpital Errazi (Annaba) et à Tiaret, Ouargla, Sétif et à Constantine. Elles sont très insuffisantes pour répondre à la demande.