Les malades du sida en Algérie veulent saisir la justice

Les malades du sida en Algérie veulent saisir la justice

En rupture de médicaments depuis plus de deux mois, des malades atteints du sida ont déposé plainte à l’association de protection contre le sida d’Oran, lui demandant de se constituer partie civile dans ce qui est devenu « l’affaire des sidéens ».

Ce problème a commencé à Oran, nous expliquent des associations de lutte contre le sida, mais s’est généralisé avec le temps à toutes les régions du pays. Alger, Oran et Annaba sont touchées et rien n’a été fait jusqu’à présent pour soulager les sidéens.

Les centres de référence qui sont habitués à mettre à disposition les médicaments contre le sida ont fini par déclarer la pénurie au niveau des trois régions pour que cette rupture de stock devienne nationale, a tenu à souligner un responsable d’une association à l’Est. « DOUVIR » et SETOCRIN » manquent au niveau des centres de référence.

Devant la détresse de ces personnes, l’association compte déposer plainte devant la justice pour non assistance à personnes en danger, car considérant cette rupture de stocks de scandaleuse et d’inadmissible et qui prend en otages des malades fragiles et vulnérables qui n’ont même pas le droit de manifester ou d’exprimer leur colère, la maladie étant encore un tabou dans la société. Ils sont plus de 600 malades à Oran, privés de traitement au service infectieux d’Oran, pour manque très inquiétant des antiviraux.

Une situation qui met la vie de ces patients en danger, du fait que cette interruption de traitement augmente les risques de résistance du virus aux antiviraux. Certains d’entre eux dont l’état de santé s’est aggravé sont, depuis plusieurs jours, hospitalisés, a indiqué le président de l’association.

Une pénurie totale des trois molécules constituant la trithérapie et enregistrée depuis plus de deux mois, aggravant le cas des enfants, femmes enceintes, jeunes et adultes qui attendent une reprise de leur traitement. Les médecins spécialistes tirent la sonnette d’alarme sur les conséquences fâcheuses de cette pénurie de médicaments sur la santé des malades.

Mis à part que cette maladie est toujours un tabou dans la société, les associations « de protection contre le sida d’Oran et « Anis » de Annaba posent le problème de l’accès des malades aux médicaments. Dans la région MENA qui englobe le Moyen-Orient et le Nord africain, 7% seulement des personnes atteintes du sida ont accès aux traitements tandis qu’en Afrique subsaharienne, 30% sont pris en charge.

Nos interlocuteurs posent, de ce fait, le problème de dysfonctionnement et gestion des médicaments qui doit être bien étudié afin que cette situation ne se répète plus à l’avenir. Les malades ont peur d’aller dans les centres de référence pour se soigner. Donc sur le plan social et législatif, la situation n’est toujours pas claire et rend la vie de sidéens plus complexe.

Pour avoir des explications sur ce problème, nous avons contacté la Pharmacie centrale à Alger. Les seules explications que nous avons pu avoir et qu’il s’agit d’un programme national de distribution de médicaments contre le sida qui relève du ministère de la Santé. Nous avons essayé de joindre la tutelle, mais en vain.