Les Mal-Logés contestent le site de leurs nouvelles habitations,Diar Echems renoue avec l’émeute

Les Mal-Logés contestent le site de leurs nouvelles habitations,Diar Echems renoue avec l’émeute
les-mal-loges-contestent-le-site-de-leurs-nouvelles-habitationsdiar-echems-renoue-avec-lemeute.jpg

Des habitants de la cité Diar Echems, dans la commune d’El Madania, à Alger, poursuivent leur mouvement de protestation. Ils contestent, par l’émeute, le site de leur relogement.

Depuis trois jours, des habitants de la cité Diar Echems ont investi la rue. Hier, jour du relogement de 400 familles de ce même quartier, aucun camion n’est sorti de la cité. Les bénéficiaires estiment que la cité 1 680 logements de Birtouta, site où ils devraient être relogés, est «isolée» et «exigent» d’être relogés dans des sites plus proches d’Alger-Centre. La manifestation a eu pour théâtre le ravin de la Femme sauvage, en contrebas de la cité Diar Echems. De loin, une grosse fumée se dégageait des hauteurs du quartier.



Certainement, des bennes à ordures incendiées par les émeutiers. Fermée à la circulation, la route était impraticable. La chaussée et les trottoirs étaient jonchés de cailloux, de gros blocs de pierre et de débris de verre. Les clôtures en grillage de la cité ont été arrachées et jetées à même le bitume. Même les abribus et les enseignes publicitaires se trouvant au cœur de la manif n’ont pas été épargnés. Sur la montée menant vers les vieux immeubles de la cité Diar Echems, une dizaine de jeunes, torse nu et «encagoulés », lancent des pierres en direction direction des policiers, en proliférant des insultes. Des curieux suivent le spectacle à travers leurs habitations et les alentours du quartier.

12h30. Les jets de pierre se font de plus en plus agressifs, la colère monte d’un cran et la provocation s’intensifie. L’un des jeunes ne se gêne pas, il baisse son caleçon devant le regard de la foule outrée. Pour contenir les manifestants, les forces antiémeutes se ressaisissent pour disperser à nouveau les quelques «perturbateurs». Des tirs de balles en caoutchouc retentissent, forçant les émeutiers à rebrousser chemin. Les manifestants ripostent en lançant des objets incandescents qui déclenchaient de petits incendies, un peu partout aux alentours de leur cité et des youyous fusent des balcons. Les forces de l’ordre somment les curieux ainsi que les journalistes de s’éloigner, la situation devenant dangereuse. Pas de slogans, pas de revendications, seules des obscénités se font entendre…

R. N.