C’est une décision salutaire que viennent de prendre les pouvoirs publics dans leur volonté d’en finir avec les dettes des collectivités locales et la gabegie dans la gestion. Désormais les communes seront soumises à un contrat de performance sur des programmes de développement local. C’est ce qu’a confirmé aujourd’hui lundi Azzedine Kerri, directeur des finances locales au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
C’est là l’une des résolutions prises a à l’issue de la réunion gouvernement-walis pour pousser les APC à gérer rationnellement leurs budgets et répondre au mieux aux besoins des leurs administrés. Pour ce faire, les maires ou P/APC seront tenus de signer des contrats de performance avec les walis pour faire les comptes et les bilans à chaque fin d’exercice.
«Dès cette année et tel qu’a été édicté par le ministre de l’Intérieur et des collectivités locales lors de la réunion gouvernement-walis, des contrats de performance seront introduits», a en effet déclaré aujourd’hui ce responsable à l’APS. Plus prosaïquement, les élus municipaux seront ainsi tenus de rendre des comptes non seulement sur le taux de consommation des crédits mais sur la valeur ajoutée en matière d’investissement, de postes d’emplois créés, de ressources propres valorisées et de nombre de problèmes réglés.
Le Premier ministre Abdelmalek Sellal a rappelons instruit les walis et les présidents des APC de jouer «un rôle plus actif pour attirer l’investissement et créer de l’emploi».
Fini l’assistanat
Ces contrats de performance viennent ainsi traduire cette recommandation sous la forme d’une mesure rigoureuse visant à optimiser la gestion de la fiscalité locale. Il faut savoir que la majorité des 1541 communes sont déficitaires et nombre d’élus ont été jetés en prison pour des histoires de détournements et autres malversations.
Sellal avait expliqué à juste titre que les taux d’avancement des projets et la consommation de crédits ne doivent plus constituer les seuls «indicateurs de performance» de la gestion locale. Il les a ainsi mis devant leurs responsabilités de créer de l’emploi et de lancer des investissements. «Aujourd’hui vous serez évalués sur les créations d’activités et d’emplois, l’implantation d’investissements et d’entreprises et l’évolution de l’attractivité économique des territoires dont vous avez la responsabilité», a ordonné le Premier ministre aux walis devant répercuter l’ordre aux P/APC.
Les comptes des APC à la loupe
Sellal en veut d’autant plus que le rôle des autorités locales et à leur tête les walis, et bien sûr les P/APC, «est déterminant dans cette démarche de promotion de l’investissement local». Mieux encore, et comme pour mettre la pression sur les collectivités nationales, Sellal à lancé ceci : «Vous êtes madame et messieurs la clé de voûte de notre dispositif et c’est un véritable surpassement de soi que nous attendons de vous».
De son côté le ministre de l’intérieur de l’Intérieur et des collectivités locales Noureddine Bédoui, a abondé dans le même sens en affirmant que «Désormais, les walis seront évalués sur ces plans qui constituent les indicateurs de performance de la gestion locale», avertit de son côté le ministre.
Il était temps que les collectivités locales jouent enfin leur rôle dans le développement économique du pays alors qu’elles étaient réduites à consommer la rente qui leur parviennent d’Alger, qui plus est, sans avoir à rendre comptes. Les walis ont été ainsi sommés de jouer leur rôle en matière de création d’activités et d’emplois, d’implantation d’investissements et d’entreprises et d’amélioration de l’attractivité économique des territoires dont ils ont la responsabilité.
L’élaboration d’une nouvelle vision économique et la modification des modes de fonctionnement et de régulation constituent, selon le ministre, un défi à relever compte tenu de la conjoncture actuelle marquée par une baisse continue des cours du pétrole