Les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé samedi le Conseil de sécurité de l’ONU à assumer ses responsabilités face à la détérioration de la situation en Libye et à prendre « les mesures nécessaires pour l’instauration d’une zone d’exclusion aérienne (visant) le trafic aérien militaire libyen ». Les ministres arabes ont également appelé dans un communiqué à l’issue de la réunion extraordinaire consacrée à l’examen de la situation en Libye à la mise en place, comme mesure préventive, de zones sécurisées dans les endroits soumis à des bombardements afin de protéger le peuple libyen et les résidents étrangers, en prenant en considération la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays voisins.
Ils ont en outre souligné la nécessité de coopérer avec le Conseil national de transition libyen et d’assurer la protection du peuple libyen des « violations dangereuses » commises contre lui par les autorités libyennes qui ont « perdu leur légitimité ».
Les MAE arabes ont réitéré leur appel aux pays membres (de la Ligue) et aux pays amis et organisations internationales et aux mouvements de la société civile arabe et internationale à apporter une aide humanitaire urgente au peuple libyen en ces circonstances difficiles.
Les ministres ont souligné la nécessité de « respecter le droit international humanitaire, de cesser les crimes contre le peuple libyen, de retirer les forces des autorités libyennes des villes et des régions dans lesquelles elles sont entrées par la force et de garantir le droit du peuple libyen à la réalisation de ses revendications et à la construction de son avenir et de ses institutions dans un cadre démocratique ».
Les ministres arabes ont aussi décidé de poursuivre la coordination, à l’égard de la position en Libye, avec les Nations unies, l’Union africaine, l’Organisation de la conférence islamique et l’Union européenne, réitérant leur engagement au maintien de l’intégrité territoriale de la Libye et de la paix civile et à la garantie de l’intégrité des citoyens libyens, de l’unité nationale et de l’indépendance du peuple libyen et de sa souveraineté sur ses terres.
Les ministres arabes ont réaffirmé leur rejet de toute forme d’intervention étrangère en Libye, soulignant toutefois que « l’absence des mesures nécessaires pour mettre un terme à cette crise conduira à une intervention étrangère dans les affaires internes de la Libye ». La Syrie a, pour sa part, émis des réserves concernant la décision de mise en place d’une zone d’exclusion aérienne en Libye.
Le Conseil des ministres arabes des Affaires étrangères a, par ailleurs, évoqué la question de l’imam Moussa Sadr et de ses deux compagnons, soulignant la nécessité d’œuvrer à leur libération et à faire la lumière sur leur sort. L’imam Sadr et deux de ses compagnons ont disparu lors d’une visite en Libye le 25 août 1978.