Après un répit qui aura duré plusieurs mois, le secteur de l’Education renoue avec les mouvements de grève. A l’appel du Cnapest, les lycées observent une grève nationale aujourd’hui pour appeler la tutelle à respecter ses engagements.
Si les écoles algériennes ont connu une accalmie depuis le départ de l’ancien ministre Benbouzid et que son successeur Baba Ahmed a donné un coup de frein aux mouvements de protestation, cela ne signifie pas que le secteur a tourné la page traditionnelle des grèves.
Des actions de protestation sont déjà annoncées pour les prochains jours. C’est le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui ouvre le bal aujourd’hui avec une grève nationale d’une journée. A travers cette action, le Cnapest reproche à sa tutelle de n’avoir pas respecté les engagements qu’elle a pris le mois dernier.
Dans son communiqué, le Cnapest se dit surpris et déçu par l’attitude du département de Baba Ahmed qui ne donne aucune suite à ses promesses. Le Cnapest souligne que la tutelle ne prend pas en charge les doléances exprimées durant la séance de travail qui a regroupé les deux parties le 6 décembre dernier.
Pour ce qui est des points toujours en suspens, ce syndicat cite notamment la revalorisation des primes de zone pour les enseignants du Sud, le dossier de la médecine du travail, le règlement financier du poste de professeur coordinateur à partir de 2008 et la permission à tous les professeurs en poste de participer aux concours de recrutement.
Force est de constater, au regard de ces doléances, que les différents syndicats de l’Education sont parvenus à faire aboutir bon nombre de points qui ont été pour longtemps collé aux plateformes des revendications des différentes entités syndicales durant la règne de Benbouzid.
Comme c’est le cas notamment du statut particulier, les oeuvres sociales et indemnités. Il s’agit, en effet, d’un passage vers d’autres points autrefois minimisés par rapport à l’importance d’autres revendications socioprofessionnelles.
Moins ouvert à la discussion des revendications du partenaire social, le ministre Baba Ahmed était ferme depuis son arrivée à la tête de l’Education et a déclaré que «l’amélioration de la qualité de l’enseignement à travers des actions impliquant l’ensemble des acteurs concernés figure parmi les axes prioritaires de ce secteur».
Abordant les préoccupations des syndicats, le ministre avait également déclaré qu’«une grande partie des revendications socioprofessionnelles a été satisfaite» alors que le reste sera examiné avec les syndicats concernés, tout en procédant par «ordre de priorité». Cette opinion n’est pas entièrement partagée par les organisations syndicales qui comptent satisfaire bon nombre de revendications.
Le Cnapest, pour sa part, n’applaudit pas le silence actuel de sa tutelle, et souhaite son ouverture au dialogue pour prendre en charge des doléances des enseignants. Il est à signaler sur un autre volet, que deux marches de lycéens ont eu lieu lundi à Béjaïa, Boumerdès et Tizi-Ouzou en signe de protestation contre les mauvaises conditions dans lesquelles ils poursuivent leurs études, à l’exemple surtout de la surcharge des programmes scolaires et celle des classes.
Y.A.
