La «guerre des boutons» ou une révolte juvénile seraient incontrôlables
Le «seuil» des programmes et son annulation annoncée pourraient être la goutte qui fera déborder le vase de la colère des élèves.
Les responsables de l’éducation, les enseignants et les parents d’élèves sont finalement incapables de solutionner la crise dans laquelle se débat l’école. Dans ce pétrin, les seuls qui n’ont pas encore dit leur dernier mot sont les élèves, c’est-à-dire les otages du conflit. La colère pourrait venir cette fois-ci des…élèves eux-mêmes, notamment ceux des classes d’examen.
En effet, dans une semaine, les élèves des trois cycles confondus vont terminer un deuxième trimestre tronqué de plus d’un mois de cours. Un trimestre où les enseignants leur ont «dispensé» la… grève! Ce seront donc des élèves avec un avenir incertain qui vont aller se reposer pendant quinze jours, où leur colère pourra mijoter encore plus. Car, il faut le dire, l’Education nationale est sur une véritable poudrière Même si six syndicats ont gelé leur grève, et même si le Cnapest, dernier syndicat gréviste venait à suivre, il n’en demeure pas moins que leur débrayage a fabriqué une véritable bombe à retardement qui est celle des jeunes en colère.
La menace est bien là, on pourrait assister à des protestations juvéniles. Que ce soit à cause du spectre de l’année blanche qui plane sur leurs jeunes têtes d’écoliers, ou pour réclamer le retour du seuil des programmes scolaires, que la ministre de l’Education a encore une fois exclu. Ce ne sera d’ailleurs pas la première fois que les élèves gagnent la rue pour réclamer le retour de ce fameux seuil des programmes. C’est même un fait récurrent ces dernières années. Les classes d’examens, particulièrement les terminales, font «leur» grève et manifestent dans la rue pour que le ministère de l’Education leur fixe un seuil précis des programmes qui seront concernés par les examens de fin de cycle, le BEM et plus particulièrement le bac.
Cette pratique qui touche bien sûr, directement à la qualité de l’enseignement, est donc devenue une habitude réclamée chaque année. Avec les grosses perturbations enregistrées pendant cette année scolaire, il sera difficile de faire passer la pilule à des jeunes déjà très stressés par l’enjeu des examens. Si on y ajoute donc le stress de cet avenir incertain dû aux débrayages de leurs enseignants, et si on leur enlève le «seuil», seul espoir qu’ils ont dans le ciel assombri de cette année scolaire 2014-2015, on pourra dire qu’on aura rassemblé tous les éléments pour faire exploser cette bombe!
Le fait n’est pas nouveau. L’éducation nationale a toujours connu l’irruption des lycéens. On se rappelle du mouvement de grève déclenché en janvier 2008 qui a paralysé la totalité des lycées du pays.
Les élèves de terminale ont refusé de reprendre les cours, revendiquant notamment l’allégement des programmes et l’organisation d’une deuxième session du bac. Le ministre de l’Education de l’époque, Benbouzid, a crié à la manipulation. Aujourd’hui encore, on en fera de même car le danger, c’est qu’il se trouvera toujours des malintentionnés pour associer cette éventuelle révolte juvénile au malaise social que traverse le pays, au désespoir de certaines catégories et au pessimisme d’une jeunesse frustrée.
Une révolte des jeunes, inconscients du danger et facilement manipulables, serait la pire chose qui puisse arriver au pays en ces moment de crise.
La «guerre des boutons» ou une révolte juvénile seraient incontrôlables, et pourrait tomber entre de mauvaises mains…Celles qui essayent à tout prix de déstabiliser le pays, dernier îlot de paix dans une région à feu et à sang. Il y va donc de l’intérêt national de sauver ces élèves pris en otage dans des conflits qui les dépassent…