Les lourds dossiers qui attendent le gouvernement

Les lourds dossiers qui attendent le gouvernement
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L’éducation nationale, l’enseignement supérieur et le logement sont les dossiers urgents et explosifs qu’aura à affronter le gouvernement Sellal dans les prochaines semaines.

Pas moins de 8 300 000 millions d’élèves dont 700 000 nouveaux sont appelés, aujourd’hui, à rejoindre les bancs des écoles. Et dans quelles conditions ! Quelques jours avant son départ du gouvernement, M. Benbouzid, le doyen des ministres algériens, apprenait aux parents qu’il y aurait un sérieux problème de surcharge cette année, avec une moyenne de 40 à 45 élèves par classe. Selon le ministère, le passage de deux groupes d’élèves, dont ceux ayant achevé le cycle moyen de l’ancien système et ceux du nouveau, et le retard dans la réception de nouvelles écoles poseront de sérieux problèmes de surcharge. Avant de quitter le gouvernement, Boubekeur Benbouzid rassurera l’opinion publique en promettant la réception de 140 nouveaux lycées en décembre prochain. Encore une autre promesse qu’il serait difficile de tenir. Pour toute l’année 2011, et selon le bilan du gouvernement, seulement 64 lycées ont été réceptionnés. Idem pour le nombre de collèges et écoles primaires réalisés la même année et qui, respectivement, n’ont été que de 104 et 120. Comment des enseignants peuvent-ils améliorer la qualité de l’enseignement dans des classes surchargées ? Même constat pour l’enseignement supérieur. Cette année, ils sont plus de 250 000 nouveaux bacheliers à s’être inscrits dans les différentes écoles et universités du pays. En moyenne, le pays arrive juste à réceptionner annuellement 60 000 nouvelles places pédagogiques et 48 000 lits d’hébergement (chiffres 2011), d’où l’attente d’une très forte tension lors de la prochaine rentrée universitaire. A la longue, les mauvaises conditions de travail des enseignants et d’études des étudiants risqueraient fort de déclencher des mouvements de protestation. Enfin, la décision prise par le gouvernement de distribuer les 30 000 logements sociaux réceptionnés achevés ces derniers mois mettra inévitablement les wilayas et les services de sécurité sous pression. Les rares tentatives de distribution menées dans certaines localités du pays ont donné lieu à des mouvements de protestation des exclus des relogements. L’écart entre le nombre de personnes inscrites dans les listes des demandeurs de logements sociaux (logement public locatif) et l’offre est plus qu’inimaginable. La demande dépasse actuellement le million et demi de logements en incluant l’habitat précaire, tandis que la moyenne annuelle de réalisation des logements sociaux ne dépasse pas les 75 000 unités (73 317 logements en 2011). A ce rythme des réalisations, il faudrait une vingtaine d’années pour couvrir la demande actuelle en logements sociaux. Evidemment, en refusant d’enregistrer de nouvelles demandes à partir de maintenant. A travers ces chiffres, il ressort que le pays a de sérieux problèmes de capacités de réalisation des infrastructures socio-éducatives et de logements. En général, l’argent existe mais rares sont les entreprises algériennes, publiques où privées, qui arrivent à réaliser un projet dans les délais. Malgré la gravité de l’état des lieux dans ce domaine, lesautorités qui accordent et contrôlent les marchés publics n’ont à aucun moment mené des investigations pour connaître les véritables raisons de ce laxisme et de ce laisser-aller. Et comme d’habitude, les responsables concernés décident de faire appel à des sociétés étrangères, surtout chinoises, pour construire ce que les entreprises algériennes ne peuvent le faire dans les délais.