Les partis politiques et les candidats indépendants ont jusqu’à aujourd’hui minuit pour déposer leurs dossiers de participation aux élections législatives du 10 mai prochain.
Ces dernières heures sont décisives et difficiles dans la mesure où les responsables de l’établissement des listes des candidats sont tenus de trancher définitivement sur le choix à faire. Ils sont tenus de s’assurer des bons choix des candidats et de leur validité pour éviter tout risque de rejet de liste qui peut se solder par l’exclusion de la formation de participation aux législatives.
Comme à l’accoutumée, l’opération de confection des listes électorales ne s’est pas passée sans incident. Des remous, des révoltes et des contestations ont été soulevés au sein de la quasi-totalité des partis participant à ce rendez-vous. Outre la remise des dossiers avant le délai fixé, les directions du parti consacrent ces dernières heures à l’établissement de la liste d’Alger,
considérée comme la plus importante. Les formations politiques en lice pour les législatives n’ont pas changé leur manière dans la confection de leurs listes par rapport aux autres échéances électorales. Ce sont généralement les présidents des partis qui occupent la première place des listes de la capitale. A défaut, le choix est directement porté sur une personnalité connue dans les milieux politiques, le deuxième personnage au parti ou un responsable en poste. Les formations politiques n’ont pas dérogé à cette règle.
Cela est facilement vérifiable à travers les noms avancés jusque-là par plusieurs responsables de partis. Même si ça n’a pas été définitivement tranché, l’alliance pour une Algérie verte,
composée des trois partis d’obédience islamiste (MSP, Nahda et Islah) a avancé le nom de Amar Ghoul, l’actuel ministre des travaux publics comme tête de liste à Alger. Au FNA, c’est Moussa Touati, président du parti qui le sera. Son choix n’a pas été facile puisqu’il a été désigné tête de liste à l’issue d’une élection primaire au niveau du bureau d’Alger.
Il a obtenu la majorité en présence de plusieurs candidats. «Ça n’a pas été comme ça dans les autres wilayas. Ce qui nous importe, c’est qu’il n’a pas été parachuté ou imposé aux militants du parti», dit-on. Au FFS, c’est le célèbre avocat et défenseur des droits de l’homme Mustapha Bouchachi qui a été choisi comme tête de liste dans la capitale. Le RND n’a pas beaucoup changé dans ses choix pour ce qui concerne la capitale.
Le nom de Seddik Chihab, ancien sénateur, député, président du bureau d’Alger est le plus pressenti pour occuper cette place prestigieuse du RND à Alger. On avance également le nom du chef de cabinet du RND, en l’occurrence Abdessalem Bouchouareb, en deuxième position. «Rien n’est encore officiel mais ce sont les noms qui circulent dans les coulisses du RND», affirment des cadres du parti.
Louisa Hanoune est candidate du Parti des travailleurs (PT) à Alger, c’est dire que c’est le même scénario des législatives de 2007.
L’autre règle fondamentale régissant la conception de la liste d’Alger est la discrétion. Si des noms de candidats dans les autres wilayas sont annoncés dans les différentes étapes de la confection des listes à Alger, les noms des candidats et surtout des trois premiers sont divulgués de façon très discrète et jamais dans un cadre officiel. Cette année, c’est le FLN qui a créé la grande surprise en matière de discrétion puisque le nom de la tête de liste à Alger n’est toujours pas connu, même à titre spéculatif.
Le retrait de l’ancienne tête de liste du vieux parti à Alger et président de l’APN, en l’occurrence Abdelaziz Ziari, a chamboulé toutes les cartes du FLN et a rendu la désignation de ce candidat encore plus difficile dans un contexte marqué par des pressions énormes exercées tout au long du processus de confection des listes.
L’enjeu qui fait courir les postulants à occuper la première place de la liste des candidats à la chambre basse n’est pas mince. La capitale est surpeuplée. L’électorat est, par conséquent, plus important que dans les autres wilayas. C’est d’ailleurs ce statut qui lui a permis d’avoir de nouveaux sièges à l’APN.
La récente modification du ministère de l’intérieur concernant le nombre des députés à l’APN a fait grimper le nombre de sièges d’Alger, qui est passé de 24 à 37 sièges, l’un des plus importants au niveau national. La capitale regroupe toutes les tendances politiques en Algérie, ce qui fait que sa représentativité au sein de l’APN revêt un caractère très spécifique.
N. B.