Les libéraux donnés gagnants aux législatives,Libye, la déroute islamiste

Les libéraux donnés gagnants aux législatives,Libye, la déroute islamiste

L’Alliance des forces nationales, coalition de partis libéraux, serait en tête des élections législatives en Libye qui se sont déroulées samedi.

Le scrutin législatif qui s’est tenu samedi en Libye devrait marquer un véritable tournant dans l’histoire contemporaine de ce pays. La quarantaine de petits partis libéraux réunis autour de l’Alliance des forces nationales seraient les grands gagnants de cette élection pluraliste, la première depuis l’indépendance. «Selon les premières informations recueillies (par la coalition), la coalition est en tête dans la plupart des circonscriptions électorales », a rapporté, hier, l’Agence France Presse qui cite Faiçal Al-Krekchi, le secrétaire général de l’AFN. Cette tendance en faveur des libéraux a également été confirmée par leurs adversaires islamistes du Parti de la justice et de la construction, affilié à la tendance des Frères musulmans. Mohamed Sawan, premier responsable du PJC, a estimé que la coalition libérale avait une «nette avance» dans les principales villes du pays, à savoir Tripoli et Benghazi. Dans la capitale, le quartier populaire d’Abou Salim aurait enregistré un taux de 90% en faveur de l’Alliance des forces nationales. Notons que les partis politiques agréés par les autorités se disputent 80 des 200 sièges de la future Assemblée, le Congrès général national de Libye. Les 120 autres sièges du Parlement sont disputés par des candidats indépendants, sans formations politiques. Il s’avère que dans cette seconde catégorie, les islamistes auraient également été vaincus dans la majorité des circonscriptions électorales. Ces derniers étaient pourtant donnés grands gagnants de ce scrutin. Un Congrès général national à majorité libérale signifierait clairement le rejet du peuple libyen pour un Etat théocratique. Le taux de participation de 60 % enregistré samedi, jour du scrutin, confère à cette Assemblée une solide légitimité. Les Libyens se sont rendus aux urnes malgré des actes de violence qui ont émaillé cette élection dans certaines régions du pays. Dès son installation officielle, le Congrès général national marquera la fin du Conseil national de transition (CNT). Le prochain gouvernement libyen sera, par ailleurs, issu de la majorité parlementaire. Cependant, l’élaboration de la nouvelle Constitution sera du ressort d’un comité composé de 60 membres, 20 pour chacune des trois régions du pays. Notons que la communauté internationale a salué le déroulement de ce scrutin qui intervient 8 mois après la chute du régime de Mouamar Kadhafi. «Un tournant crucial», a déclaré l’Italie, ancienne force coloniale. «Une autre étape importante de leur extraordinaire transition vers la démocratie», a commenté, pour sa part, le président américain Barack Obama. De son côté, l’Union européenne a qualifié ce scrutin de «véritablement démocratique».



T. H.