L’organisation d’élections coûte-t-elle plus cher en Algérie ou en France ? Quels sont les paramètres expliquant la différence des factures établies dans les deux pays ? Quelle explication lorsque la différence dans la facturation est considérable ?
La France où se déroule, depuis hier l’élection présidentielle 2012 facture beaucoup moins lourdement l’organisation d’élections comparativement à l’Algérie, qui prépare les élections législatives 2012.
C’est ainsi que les élections du 10 mai en Algérie sont 20 fois plus chères en termes de coût par lecteur, comparativement à l’élection présidentielle en France, dont le premier tour a commencé hier. Pourtant, le nombre d’électeurs en France est supérieur à celui de l’Algérie (plus de 21,6 millions d’électeurs enregistrés en Algérie, et 40 000 millions d’électeurs enregistrés en France).
Les pouvoirs publics avaient annoncé précédemment que 700 milliards de centimes sont consacrés à l’organisation des législatives du 10 mai 2012 pour lesquelles plus 21,6 millions d’électeurs seraient enregistrés. Ce qui donnerait, par simple opération arithmétique, une somme dépassant les 3000 DA par électeur.
Dans son édition d’hier, le quotidien français Le Figaro a rapporté que l’élection présidentielle française coûte 1 euro par électeur (pour une ville de 20 000 habitants, une journée de vote coûte en moyenne 15 000 euros à la mairie). Ce qui signifierait que les législatives en Algérie sont financièrement 20 fois plus chères que la présidentielle française pour l’année en cours.
Les achats d’urnes ou d’isoloirs n’expliqueraient, selon une source, pas cette grande différence dans les deux factures puisque «les isoloirs, par exemple, ne sont pas forcément achetés pour la première fois, mais ont déjà été utilisés dans de précédents rendez-vous électoraux, et de ce fait, leurs prix sont amortis».
Tandis qu’en Algérie, la gestion des achats de mobilier servant aux élections n’est pas expliquée aux électeurs, un responsable français, lui, informe que dans son pays, «ces dépenses inscrites dans le budget investissement de la ville sont négligeables et amorties d’une élection à l’ autre».
En Algérie, et même s’il s’ agit cette fois d’opter pour des urnes transparentes, impliquant par là des achats nouveaux, donc un nouveau marché, une certaine opacité règne sur la récupération d’isoloirs et autres matériels utilisés dans de précédents rendez-vous électoraux, selon une source au fait du dossier.
10 000 fonctionnaires absents de leur poste
La même source estime à 10 000 fonctionnaires de la Fonction publique qui comptent parmi les 25 000 candidats aux élections législatives du 10 mai en Algérie.
«Les 10 000 candidats sont évidemment souvent absents de leur lieu de travail pour les besoins de la campagne électorale, ce qui alourdirait la facture financière pour cette échéance électorale», explique la source. Ce n’est pas tout, puisque la même source cite «les frais engagés après les élections pour l’enlèvement des affiches placardées par les candidats, qu’ils soient affiliés à des partis politiques ou libres, et qui alourdissent la facture».
C’est le contribuable algérien qui supporte les frais d’enlèvement. En France, les candidats impriment eux-mêmes leurs bulletins et peuvent se faire rembourser ces frais s’ils obtiennent au moins 5% des suffrages exprimés au premier tour.
M. A