La période couverte par le contrat de Suez qui gère l’eau et l’assainissement du Grand Alger arrivera à échéance en septembre 2011. Selon des sources bien informées, le contrat de Suez pourrait être annulé.
La période couverte par le contrat de Suez qui gère l’eau et l’assainissement du Grand Alger arrivera à échéance en septembre 2011. Selon des sources bien informées, le contrat de Suez pourrait être annulé.
L’autre firme française «Veolia Eau» est sur le point pour prendre la relève, a-t-on appris. Retour sur cette gestion déléguée avec Suez. Presque cinq années après sa mise en œuvre, Suez a enregistré un sérieux retard dans l’application du contrat de gestion déléguée de l’eau et de l’assainissement à Alger.
Dès la première année, Suez n’avait pas honoré ses engagements initiaux, mais les responsables de la firme française qui admettent eux-mêmes ce retard, avaient à maintes reprises affirmé qu’il sera rattrapé avant la date butoir, la fin de la période couverte par le contrat. Que nenni ! La plupart des spécialistes du domaine estiment que désormais Suez, quelque soit sa performance, ne pourra pas honorer ses engagements en fin de contrat.
D’un autre côté, depuis le mois de mai 2006, Veolia s’est installée en Algérie, à travers ses filiales transport et environnement. Même si les résultats de Veolia en Algérie sont jugés satisfaisants, l’implication directe de cette entreprise dans la réalisation du tramway d’El Qods (Jerusalem light railway), pour le compte d’Israël pourrait influer négativement sur la décision de l’Etat algérien, note notre interlocuteur. Pour revenir à Suez, le contrat de gestion de l’eau et l’assainissement d’Alger a été décroché lors de la visite d’Etat du président Jacques Chirac de 2003.
Signé en janvier 2006 et entré en vigueur deux mois plus tard, le contrat faisait obligation à la compagnie française d’assurer une distribution de l’eau potable à Alger de manière permanente dans un délai de cinq ans.
Pourtant, au départ, Suez semblait confrontée à une situation parfaitement maîtrisable. En effet, la société publique, l’Algérienne des Eaux, avait lancé un programme de mise à niveau de la distribution, et Suez semblait devoir se contenter de le compléter. En 2005 déjà, les deux tiers des habitants d’Alger avaient une distribution de l’eau permanente.
Suez avait à charge de poursuivre ce travail, notamment en apportant la technologie que les Algériens ne maîtrisent pas, comme la télégestion et la gestion commerciale. Par ailleurs, le contrat imposait aux autorités algériennes de fournir des ressources supplémentaires en eau pour atteindre cet objectif.
La Capitale consommait plus 600 000 mètres cube/jour, et le contrat avec Suez prévoit de passer à 900 000 mètres cube/jour, « un volume largement suffisant pour atteindre les objectifs fixés » aux yeux des hydrauliciens de l’opérateur public. Si les responsables de Suez incombent le retard à la bureaucratie algérienne et la vétusté des réseaux, leurs homologues algériens accusent, Didier Audebaud, le premier responsable envoyé par Suez en Algérie, qui a entretenu des relations exécrables avec les pouvoirs publics algériens. Son remplacement au bout d’une année par Jean-Marc Jahn n’a pas malheureusement sauvé la mise. Aujourd’hui, les jours de Suez sont, semble-t-il, comptés, surtout que «Veolia Eau» est en embuscade.