La nouvelle loi organique portant régime électoral, entrant dans le cadre des réformes politiques initiées dans le sillage du printemps arabe, donne l’air de comporter pas mal de lacunes, dont les conséquences risquent de s’avérer désastreuses pour le vécu quotidien du citoyen.
Ainsi, donc, de sérieux blocages provoqués par le fameux article 80 de cette loi prévoyant la manière avec laquelle sont élus les présidents d’APC et d’APW, sont en train de se faire jour, selon les nombreux échos qui nous parviennent des quatre coins du pays.
Ces problèmes font suite, est-il encore besoin de le rappeler ici, aux fameux 7% de minima requis aux partis et listes des candidats pour prétendre obtenir des sièges.
Cette mesure, dénoncée par le ministre de l’Intérieur, luimême, lors de sa conférence de presse annonçant les résultats des élections locales du 29 novembre passé, a largement profité à des partis comme le FLN et le RND pour rafler le gros lot avec un nombre de voix récoltées, modeste, et ne cadrant pas du tout avec le nombre de sièges «arrachés» par ces deux formations politiques, ni même par le MPA d’Amara Benyounès, cette autre formation politique née avec des moustaches.
Bref, si la question des 391 communes, où un seul parti a pu décrocher la majorité absolue et où l’élection d’un maire ne semble pas poser de problèmes majeurs (quoique des revirements de dernière minute ne sont jamais à écarter, sachant que souvent des conflits d’intérêts éclatent entre les élus d’une même formation politique), il en va tout autrement au niveau des 887 autres, où il n’existe qu’une majorité relative, et encore plus au niveau des 588 autres où des égalités en nombre de sièges ont été relevées.
Les observateurs s’attendent ainsi à ce que de sérieux blocages apparaissent au niveau d’au moins 600 communes, ce qui risque de sanctionner lourdement le vécu quotidien des citoyens. De pareilles prévisions, en tous cas, sont largement confortées par les échos alarmants qui nous parviennent de différentes régions du pays, et où des élus en sont parfois arrivés aux mains.
Ce constat est fait au moment où les enquêtes judiciaires évoquant des cas de fraudes caractérisées auraient, dans la plupart des cas, confondu des éléments appartenant à l’ex-parti unique, dont la victoire, initialement favorisée par les lois en vigueur, n’aurait pas été rendue possible sans quelques «petits coups de pouce» donnés au destin.Très brûlants, et particulièrement sensibles, tous ces dossiers restent à suivre de très près. Nous y reviendrons donc…
Wassim Benrabah