Ce n’est pas encore fini. Les jeunes du réseau facebook, dont la marche pacifique à laquelle ils ont appelé samedi entre la Grande Poste et le siège de la présidence a été empêchée par les services de l’ordre, comptent revenir à la charge.
«Les jeunes se concertent en vue de préparer de nouvelles actions dès la semaine prochaine.
Nous comptons faire adhérer de nouvelles catégories de la société comme les artistes et les journalistes pour agrandir le mouvement», nous a précisé Kader, un membre du groupe. Ces jeunes ne sont structurés dans aucun réseau portant une appellation quelconque.
«Nous sommes sur le net à discuter des différents problèmes de la société. L’appel a été lancé lorsque les jeunes ont eu la conviction d’aller vers un changement de régime», a-t-il encore indiqué.
«L’objectif de notre démarche est d’insister jusqu’à réussir à se réapproprier l’espace public qui appartient à tout le peuple», dira-t-il. En termes de mobilisation, notre interlocuteur affirme que les organisations structurées ayant une base militante n’arrivent pas à organiser une marche et à faire adhérer la grande foule à ce mouvement.
«La logique des chiffres ne nous appartient pas. Pour nous, si trois personnes veulent marcher, elles n’ont qu’à le faire. Mais nous constatons que les gens n’adhèrent à aucune démarche, ni à celle des partis politiques, ni à celle de la société civile, ce qui nous amène à nous poser des questions sur le contenu et la forme que doit prendre cette démarche de changement.
Les gens veulent tous rompre avec ce régime et ce système qui a étouffé les forces vives de la société, ils le disent tout le temps et cherchent à l’avoir, mais on constate qu’ils ont du mal à être les acteurs qui peuvent le porter», a-t-il ajouté.
Au lieu de marches pacifiques réprimées, les jeunes vont plutôt vers les formes d’expression radicales. «Pour moi, la harga, l’immolation et l’émeute sont les formes exprimant une déprime profonde des jeunes. Ils ont recours à ces moyens car ils n’ont plus d’espoir que leur situation change»,
regrette-t-il.
Nouria Bourihane