Les jeunes Algériens subissent diverses influences,Vent d’Orient, vent d’Occident

Les jeunes Algériens subissent diverses influences,Vent d’Orient, vent d’Occident

Si certains redoutent la disparition des repères culturels de notre société, d’autres estiment que les jeunes ont absolument le droit de vivre conformément aux exigences de l’époque.

A l’heure de la globalisation, les cultures étrangères envahissent notre société sans demander d’autorisation. Les franges juvéniles se trouvent ainsi otages de modes de vie venant des pays occidentaux et moyen-orientaux et tournant le dos à la culture de leurs ancêtres.

La mode semble en tout cas s’être bien enracinée au sein de notre jeunesse au regard orienté ailleurs, du côté de l’Est ou de l’Ouest c’est selon. Du comportement à la manière de s’habiller en passant par le langage utilisé, nos jeunes tiennent à se conformer à des modes de vie de pays distants de milliers de kilomètres.

Les mers et océans qui nous séparent de ces contrées n’ont, en effet, pas constitué des barrières pouvant empêcher l’arrivée et l’installation de nouveaux modes de vie dans la société algérienne. «Ces nouvelles habitudes qui viennent d’ailleurs, risquent de noyer entièrement notre identité culturelle», craint Aâmi Salah, sexagénaire, excédé de voir des jeunes garçons porter des boucles d’oreilles et des pantalons taille basse. «Et ces jeunes filles qui portent des pantalons serrés, rapiécés et parfois même déchirés ! D’autres portent des hidjabs venus du Moyen-Orient.

Elles se maquillent de manière vulgaire. Dieu sait combien j’ai envie de voir des jeunes filles algériennes habillées en tenues traditionnelles avec fierté !», soupire Khalti Taous, septuagénaire. Si certaines personnes regrettent la déperdition des repères de la culture algérienne, d’autres, moins âgées, estiment que cela fait plutôt partie des exigences de notre époque.

Autres temps, autres mœurs. «Les jeunes sont libres de vivre selon les normes du XXIe siècle. Le plus important est qu’ils gardent les valeurs morales et religieuses de l’Algérie», répond Saïd, fonctionnaire dans une administration publique. «Je ne peux aujourd’hui imposer à mes enfants de s’habiller comme je m’habillais moi-même il y a quarante ans ! Car c’est toute la société qui a changé et aujourd’hui personne ne peut se mettre à l’écart des mutations qui nous viennent d’ailleurs, mais l’effort doit être fait au niveau de l’éducation et de la transmission des valeurs de notre société comme le respect d’autrui, la solidarité, la tolérance… », ajoute notre interlocuteur. Les nouvelles tendances BCBG (bon chic bon genre) de notre jeunesse font le bonheur, et il faut le souligner, des grandes marques étrangères de vêtements et de divers accessoires de la «nouvelle vague». Des magasins spécialisés dans la vente de ces produits poussent comme des champignons dans nos cités.

Et là tout le monde trouve son compte. Si les garçons se dirigent pratiquement tous vers tout ce qui provient des pays occidentaux, les filles, elles, sont scindées en deux camps : les orientalistes et les occidentalistes. Le plus remarquable est que ces jeunes s’inspirent des stars de la téléréalité, des joueurs de football ou des acteurs de cinéma. Et à chacun de suivre son idole…

A.H