Même le président de la République se pose sérieusement cette question. Les jeunes Algériens ont-ils une connaissance de l’histoire de la Révolution Algérienne.
Que représente pour ces jeunes ce chapitre important de l’histoire de leur pays ? Ces questions ne revêtent plus aujourd’hui un quelconque caractère symbolique même si l’Algérie a célébré en grande pompe son cinquantenaire de l’Indépendance pour perpétuer à jamais les sacrifices consentis dans le sang et la douleur. Ainsi, de la Révolution, il n’en reste, malheureusement, à peine quelques cendres éteintes.
Le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a dressé, d’ailleurs, sans aucune gêne ce constat : «Les jeunes d’aujourd’hui sont préoccupés par autre chose, pas par la Révolution. (…) Et ce n’est pas aujourd’hui qu’on va dire aux jeunes que la Révolution est sacrée», a-t-il déclaré l’été dernier à la fin des festivités organisées à l’occasion de la fête du 5 juillet qui a coïncidé avec le cinquantenaire de l’Indépendance. Des festivités qui n’ont pas réussi également à réconcilier les jeunes Algériens avec leur histoire, a constaté également le ministre lequel a avoué que les activités du cinquantenaire de l’Indépendance n’ont nullement réussi à «réchauffer la flamme patriotique auprès des jeunes».
Les 733 millions de dollars consacrés par l’Etat aux festivités du cinquantenaire de l’Indépendance n’ont donc pas servi à grand-chose. Le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, n’apporte guère, lui aussi, un démenti à cette lecture puisque lui-même, en mai dernier, s’est plaint que les jeunes ne connaissent même pas Ahmed Ben Bella, premier chef d’Etat de l’Algérie Indépendante, décédé le 11 avril 2012 ! «J’ai été surpris de voir lors de l’enterrement du président Ben Bella que de jeunes algériens ne connaissent pas Ahmed Ben Bella, ils l’ont découvert pour la première fois. Ils ne connaissaient pas son existence, ils ne savaient pas qui il était. Cela veut dire que nous ne connaissons pas l’Histoire de notre pays», a déploré le premier magistrat du pays. L’ignorance criarde des jeunes de l’histoire de la Révolution du 1er Novembre est également déplorée par les Moudjahidines qui regrettent l’indifférence dont fait preuve la génération actuelle vis-à-vis de l’histoire de son pays.
Et à ce sujet, le président de la Fondation de la mémoire de la wilaya IV historique, le colonel Youcef Khatib, dit « Si Hassan », a fait remarquer récemment que les jeunes n’accordent plus d’intérêt à l’histoire de la Révolution nationale. Les jeunes doivent s’intéresser davantage à l’histoire de la lutte pour l’indépendance menée par leurs aînés, a plaidé ce Moudjahid lequel a demandé aux jeunes Algériens de «s’imprégner des valeurs de la Révolution armée». Mais cet appel a-t-il trouvé de l’écho chez cette catégorie de la population ? Pas si sûr…