Les islamistes dans les bonnes grâces du pouvoir

Les islamistes dans les bonnes grâces du pouvoir

Le pouvoir cultive comme une complaisance dangereuse qui frise le complot avec le courant islamiste.$

Il ferme les yeux sur beaucoup d’outrages et atteintes aux libertés démocratiques et préfère se murer dans un silence complice devant les menaces et les provocations proférées par des imams et des prédicateurs auto-proclamés au travers les médias. Hier encore il est resté de marbre devant la sortie haineuse d’un chef des imams algériens qui n’a rien trouvé à dire que de réclamer « une police des mœurs ». Une sortie à la hussarde, qui sort du cadre de ses fonctions et qui va piétiner sur les principes du respect de la liberté et de la démocratie dans notre pays. Cette prise de position d’un fonctionnaire, qui normalement tenu par la réserve de sa fonction, interroge sur le laisser-faire qui règne dans les institutions publiques.

Un chef des imams algériens qui réclame une « police des mœurs » rien moins que ça ! Cela signifie que l’intention y était déjà à la base depuis belle lurette, celle de régenter la vie des gens dans la société, de corriger et de punir, comme ils le souhaitent, tous ceux et toutes celles qui ne se plient pas à leur diktat. Et qui dit « police des mœurs » dit aussi « tribunal de l’inquisition » et tous les procès arbitraires qui seront intentés contre les non-pratiquants, les mécréants et les impies. Une sorte de fascisme rampant qui ne dit pas son nom mais qui n’attend que le signal et le coup de pouce de l’Etat pour passer à l’acte. On l’attendait de toute manière cette sortie biscornue du chef des imams qui ne pouvait pas mieux faire que de nous tirer vers le bas, de nous enfoncer dans la régression et le moyen âge.

D’une religion de paix et de tolérance telle que l’on pratiquée et vénérée nos aïeux, ils tiennent à en faire un instrument domination et d’asservissement des populations par la peur et la violence. Non contents d’avoir voué tous les mécréants de la Terre aux châtiments et à la colère d’un Dieu pourtant « bon et clément » dans les textes pour drainer et embobiner les masses qui les écoutent, ils veulent en plus aujourd’hui le concours d’une police des mœurs pour sévir à leur façon. Et comme cela a déjà été fait par le passé, ils n’hésiteront pas à instrumentaliser à fond la religion pour mettre en coupes réglées la société ; la faire soumettre petit à petit et s’accaparer du pouvoir absolu par la ruse et la violence. Toutes les convoitises de l’intégrisme islamiste pur et dur sont restées intactes sous la bénédiction de ce pouvoir qui les a diluées dans une pseudo-réconciliation nationale qui prend d’année en année les contours d’un complot dont on n’est pas sûr d’en sortir.

Madani Mezrag, l’ancien terroriste en chef, qui réunit ses troupes au vu et au su de tout le monde, un responsable des imams algériens qui appelle à une police parallèle des moeurs : il y a de quoi de poser des questions sur ces sorties. Faisons gaffe, il y a de la trahison dans l’air, de l’usurpation de fonction d’un chef des imams aux arrière-pensées de putsch dans un Etat qui feint d’être absent ou qui laisse faire. D’une République algérienne démocratique et Populaire, telle que nous l’ont léguée par nos glorieux chouhadas (et chahidates) et nos valeureux moudjahidines (ates), ils tenteront d’en faire alliance de Djoumloukia Islamia livrée aux tontons macoutes et aux pasdarans de l’inquisition.

Khelaf Hellal