Les investisseurs étrangers boudent la wilaya : L’investissement peine à décoller à Bouira

Les investisseurs étrangers boudent la wilaya : L’investissement peine à décoller à Bouira

Le dernier rapport de la commission de l’APW dépeint un secteur en léthargie.

L’investissement dans la région, et surtout celui des opérateurs étrangers, et ce, en dépit de toute la bonne volonté des autorités locales peine toujours à décoller. Preuve en est, la récente déclaration du SG du RND et non moins Premier ministre, Ahmed Ouyahia. Ce dernier, a affirmé, jeudi, que le projet d’usine de fabrication de pneus, prévu au niveau de la commune de Dirah, relevant de la daïra de Sour El-Ghozlane ( sud de Bouira), est en “attente d’investisseurs étrangers”. Ouyahia, cité par l’agence officielle, nuancera quelque peu ses propos, en soulignant que de “nombreuses sociétés étrangères ont émis le souhait d’être partenaire à ce projet”. Ce projet a, faut-il le rappeler, été annoncé en 2016, du temps de l’ex-wali Mouloud Chérifi et devait être implanté sur une superficie de 100 hectares au niveau de la zone industrielle de Dirah. Ce n’est pas la première fois que des investisseurs étrangers sont annoncés en grande pompe à Bouira, pour un résultat des plus décevants. En effet, en avril dernier et répondant à l’invitation du vice-P/APW de Bouira, des hommes d’affaires italiens, notamment. Augusto Cicchinelli, P-DG de la Maison Mattei, spécialisée dans l’agroalimentaire avait séjourné à Bouira, afin d’étamer leur travail de prospection. Cet homme d’affaires et la délégation qui l’accompagnait devaient revenir au mois de mars, dans le but d’annoncer leurs intentions. Or, nous sommes quasiment en juillet et cet investisseur n’a plus remis les pieds à Bouira. Quelques jours plus tard, un autre groupe d’investisseurs, français cette fois-ci, avaient visité Bouira, toujours sous l’invitation de l’APW locale. Ces hommes d’affaires s’intéressaient au volet écologique et avait pour objectif la réalisation d’un centre de tri ultramoderne au niveau de la commune d’Ahnif. Là encore, ces businessmen n’ont plus refait surface, et ce, en dépit des discussions qualifiées à l’époque par le vice-P/APW de Bouira de “fructueuses et prometteuses”. Pourquoi ces investisseurs fuient Bouira ? Le dernier rapport de la commission de l’APW peut répondre en partie à cette interrogation. En effet, les rapporteurs de ladite commission avaient, pour rappel, dépeint un secteur en léthargie. D’ailleurs, ils avaient exhorté les pouvoirs publics à “faire le nettoyage” dans le secteur, en se débarrassant, selon les termes utilisés, des investisseurs “fictifs ou défaillants”, qui squattent, selon eux, le foncier industriel de la wilay “manque de transparence” dans l’étude des dossiers liés à l’investissement d’une part, et de l’autre, ont regretté les “atermoiements”, dans la délivrance des permis de lotir. Certains élus ont carrément indiqué que la zone industrielle de Sidi Khaled, était “une chimère”, puisque, selon eux, elle serait très en déçà des attentes d’un pôle industriel digne de ce nom. Pour étayer leur rapport, ces rapporteurs ont indiqué que le tissu industriel de la wilaya est composé de 18 418 PME/PMI, lesquelles génèrent seulement 22% des emplois de la wilaya. Pire encore, ledit rapport mentionnait que le taux de croissance de l’investissement à Bouira a stagné à hauteur de 8,14%. Dans le même chapitre, ces élus ont souligné que des terrains octroyés à des investisseurs se sont retrouvés à la vente sur Ouedkniss. “Parler d’un quelconque investissement à Bouira est une blague bien triste. Tout à fait pour décourager les investisseurs sérieux et encourager les prédateurs. Telle est la politique du système, et ce, à tous les niveaux”, se désolera Meziane Chaâbane, porte-parole du groupe RCD à l’APW de Bouira. Pour cet élu, la politique de l’investissement mise en place à Bouira est “basée sur le copinage et la convergence des intérêts personnels”, a-t-il tranché.

RAMDANE BOURAHLA