Les internautes, nombreux à rejeter le calendrier du pouvoir !

Les internautes, nombreux à rejeter le calendrier du pouvoir !

La réponse est cinglante : “Ana Algérien et je n’irai pas voter.” C’est ainsi que se sont exprimés de nombreux internautes sur les réseaux sociaux durant ces deux derniers jours. Sans ambiguïté aucune, les Algériens refusent catégoriquement la tenue de l’élection présidentielle et voient en “cette annonce précipitée” une manière de les mettre devant le fait accompli.

Un procédé qui va à contre-courant des aspirations du peuple. “Makanch intikhabat mâa el îssabat” (Il n’y aura pas d’élections avec les bandes), insistent les internautes, qui ont fait le buzz, entre dimanche et lundi, suite au hashtag rejetant l’élection.

Ce dernier est venu en réaction à un autre hashtag, “El Djazaïr tantakhib” (L’Algérie vote), pour le détrôner quelques heures après et se maintenir, depuis, à la tête du classement. “Ceux qui appellent à voter alors que la Constitution crée des dictateurs en puissance ne comprennent pas que voter ne fera que refonder un nouveau système avec un président qui servira de cache-misère à ses parrains généraux (…)”, lit-on parmi les nombreux posts qui décortiquent les faits politiques dans leur intégralité. “Les momies n’ont pas à décider de l’avenir d’un pays”, écrivent-ils, se disant “outrés par pareille audace de Gaïd Salah, qui s’entête à défier la volonté populaire”. Bensalah, qui a annoncé la date de la tenue de l’élection présidentielle, n’a pas été épargné à son tour.

“En direct devant Bensoumis (Bensalah), j’essaye de chercher un peu d’honneur derrière ses lunettes, mais je ne vois rien”, commentent les internautes qui iront même jusqu’à le tourner en dérision : “Un ‘jeune’ humoriste du nom de Bensalah vient de percer sur la scène algérienne. Sa blague du soir : organiser des élections libres et transparentes en jetant en prison tous les opposants et tous ceux qui ne pensent pas comme ses chouakrs.”

Mais l’heure est grave, et les Algériens en ont bien conscience sans pour autant sourciller : “Vous ne pouvez rien faire contre la volonté d’un peuple qui vient juste de goûter à la liberté. Ni vote ni arrestations, rien ne peut nous arrêter”, rapporte un autre tweet avec pour hashtag “Ina chardamat el Djazaïr la tantakhib” (La minorité méprisable de l’Algérie ne votera pas), en référence aux propos tenus par Gaïd Salah. Même déferlante sur facebook via lequel les Algériens sont formels : “Nous avons fait tomber l’élection du 18 avril et celle du 4 juillet, et nous ferons de même pour celle du 12 décembre prochain.” Il n’est donc pas question pour les Algériens d’aller vers un scrutin organisé par des personnes qui ont fait partie de l’ancien régime. “Comment peut-on parler d’élection libre et transparente organisée par l’ancien directeur de campagne de Bouteflika à Tébessa ?” commente un post sur facebook qui vient s’ajouter à de nombreux autres tous unanimes.

“Ils feront les élections sans nous et nous ferons notre Algérie sans eux”, écrivent-ils. L’autre réaction à l’annonce de la date de l’élection présidentielle vécue par les Algériens comme énième provocation réside dans les nombreux appels sur facebook pour “une mobilisation plus accrue les vendredis et les mardis” ainsi que des appels pour “une grève générale” qui semble faire son chemin…

Nabila Saïdoun