Un responsable des rebelles qui contrôlent Misrata, ville libyenne assiégée depuis des semaines par les forces loyales au colonel Kadhafi, a indiqué mardi qu’ils demandaient formellement l’intervention de troupes occidentales au sol pour assurer leur protection.
Nouri Abdallah Abdoullati a indiqué à la presse que les rebelles demandaient l’envoi de soldats français et britanniques sur la base de principes « humanitaires ».
« S’ils ne viennent pas, nous allons mourir », a-t-il déclaré.
Les rebelles à Misrata n’ont pas de contact direct avec les forces de la coalition, et M. Abdoullati a indiqué que leur requête avait été envoyée la semaine dernière sous forme de lettre via le Conseil national de transition, organe politique représentatif de la rébellion et basé à Benghazi. Mais ils n’ont pas encore obtenu de réponse, a-t-il ajouté.
« Nous n’avons accepté (jusqu’à présent) la présence d’aucun soldat étranger dans notre pays, mais désormais, nous sommes confrontés aux crimes de Kadhafi et nous demandons sur la base de principes humanitaires et islamiques que quelqu’un vienne et fasse cesser la tuerie ».
Il souligne que le Coran stipule qu’en cas d’impossibilité pour des musulmans d’apporter leur aide, il est acceptable d’être aidé par des chrétiens.
« Auparavant, nous demandions qu’il n’y ait aucune interférence étrangère, mais c’était avant que Kadhafi utilise des roquettes Grad et des avions ». « Désormais, il s’agit d’une situation de vie ou de mort », a-t-il ajouté.
« Même si 400.000 personnes meurent, et 100.000 vivent, ce sera une victoire », a-t-il poursuivi, insistant sur le caractère « urgent » de la situation.
La coalition internationale a commencé à intervenir en Libye le 19 mars, sous mandat de l’ONU, afin de protéger les civils par des frappes aériennes. La question de l’envoi de troupes au sol fait l’objet d’un débat parmi les pays participants, dont la France et la Grande-Bretagne. L’Otan a pris le commandement des opérations le 31 mars.