Après le LPA, logement promotionnel aidé, le ministère de l’Habitat lancera prochainement le LPP, logement public promotionnel, à l’adresse d’une frange de citoyens plus aisée, ne pouvant être inclus ni dans le social ni dans l’AADL. Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé avant-hier que les inscriptions au programme du Logement public promotionnel (LPP) débuteront avant fin avril.
Précisant à ce sujet qu’actuellement son départemental ministériel se penchait sur les dernières retouches pour l’ouverture des inscriptions au programme LPP avant fin avril. Cette nouvelle formule, purement commerciale, annoncée fin 2012, est destinée à la classe moyenne ne pouvant bénéficier ni du logement social ni de la formule location-vente.
Destinée essentiellement aux postulants dont le revenu mensuel oscille entre 108 000 et 216 000 DA et non éligibles à l’aide de l’Etat pour accéder au logement. En outre, le financement des logements inscrits sous la formule LPP se fera par le Crédit populaire d’Algérie (CPA) désormais considéré comme la banque de l’habitat. C’est quoi le LPP ? Le LPP, une nouvelle formule de logement promotionnel public introduite récemment dans le programme du gouvernement Sellal.
Elle est destinée aux citoyens qui ne sont pas éligibles au logement social locatif qui exige un revenu de moins de 24 000 DA ni au LPA qui exige un revenu mensuel situé entre 24 000 DA et 72 000 DA, encore moins au logement AADL location- vente, réservés aux citoyens dont le revenu est compris entre 24 000 DA et 108 000 DA. Cette nouvelle formule de logement vise les ménages dont le revenu se situe entre 6 fois le SNMG par mois (108 000 DA) et 12 fois le SNMG, soit 216 000 DA par mois, qui sont aussi éligibles au crédit bonifié de 3 % .

Contrairement aux formules précédentes, les souscripteurs au LPP ne bénéficieront pas de l’aide de la Caisse nationale du Logement (CNL). Toutefois, des abattements sur l’assiette de terrain à construire sont inscrits. Le prix de vente des logements LPP, n’étant pas encore fixé, il est toutefois supérieur au prix de vente des logements AADL et LPA. Que deviendront les logements inscrits mais non réalisés ? En outre, ce qu’il faut savoir également c’est que le ministère de t u t e l l e compte r é a l i s e r quelque 151 850 à travers cette nouvelle formule dont 70 000 logements LPP seront lancés durant l’année 2013, et confiés à l’ENPI (ex-EPLF) pour leur réalisation. D’autre part, 50% des nouveaux logements LPP seront construits en F4 avec une superficie de 100 m², contre 25% pour les appartements de type F3 qui auront une superficie de 75 m² et enfin 25% en appartement F5 dont la superficie sera de 120 m².
Les logements LPP seront dotés de locaux de services et de commerce, d’équipements de proximité, d’espaces verts pour les personnes à mobilité réduite, ainsi que des aires de jeux et de loisirs. S’agissant des programmes de logements inscrits dans les différentes formules mais qui n’ont pas encore été réalisés, le ministre avait ultérieurement déclaré que «le programme LSP a été arrêté au niveau des opérations en cours de réalisation. Le reste sera reversé dans le programme du LPA qui, à son tour, sera réalisé à concurrence de ce qui est lancé ou engagé contractuellement avec des promoteurs. Le reste, qui n’a été ni lancé ni contractualisé, sera reconverti en LPP (Logement promotionnel public)».
LSP, LPA, AADL et LPP quelles différences en fin de compte ? La formule du logement social promotionnel (LSP) inscrite dans le logement social à partir du moment où aide l’Etat, il y a, a été une formule très prisée par les Algériens de classe moyenne. Acquis par un financement triangulaire : Apport initial du demandeur, l’aide de l’Etat et enfin le crédit bancaire, le bénéficiaire devient propriétaire de son logement à la fin de l’échéance. Pourtant, en dépit d’une apparence alléchante cette formule a été bloquée des années durant puis relancée avec un fort soutien de l’Etat traduit par des facilitations réglementaires et financières portées par la LFC (loi de finances complémentaire) 2009 qui avait prévu une batterie de mesures pour l’accession au logement. Vient ensuite le Logement promotionnel aidé LPA, qui lui aussi est appelé à être prochainement annulé compte tenu de la difficulté à réaliser en temps et en nombre pour l’adapter à l’urgence de l’heure qui est de construire de grandes cités.
Cette formule élaborée dans un souci d’équité sociale, a été lancée officiellement au mois de juin 2011. Elle est destinée aux salariés percevant entre 24 000 DA et 72 000 DA mensuel. Pour ce segment d’offres en logements, l’Etat a inscrit 240 000 unités pour 2010-2014. Le LPA conjugue les avantages de la location-vente de l’AADL et le logement socio-participatif (LSP). Comparé au LSP, le LPA présente de meilleurs avantages pour la catégorie de demandeurs de logements auquel il est réservé.
En ce sens où l’apport initial, payable en deux tranches, est réduit à 20% du coût du logement, Le taux du crédit bancaire est bonifié à 1%. L’aide de la CNL est maintenue à 700 000 DA. L’AADL, lancée en 2001 et suspendue pendant une dizaine d’années avant d’être relancée cette année, une formule gérée directement par l’Agence pour l’Aide et le développement du logement, est destinée à tous les citoyens dont les revenus ne dépassent pas 6 fois le Salaire national minimum garanti (SNMG). Le bénéficiaire verse une tranche de près de 10%.
Le reste est payable sur plusieurs tranches. Toutefois, avec la nouvelle révision de cette formule, de nombreux cadres se sont vu éliminés des listes AADL et ont été dirigés justement bon gré mal gré vers le LPP. Par ailleurs, la différence entre la locationvente et le LSP réside dans les faits suivants : Dans la locationvente, le postulant s’acquitte d’un apport initial d’une valeur de 280 000 DA et paie la totalité du prix du logement qui est de 1 400 000 DA sur une période de 25 ans, avec un taux de crédit de 0 %. Par contre dans le LSP qui fixe le plafond du prix du logement à 2 800 000 DA, l’apport initial est de 800 000 DA, auxquels viendront s’ajouter un crédit bancaire et une aide de l’Etat de 700 000 DA. D’autre part, l’aide de l’Etat est de 700 000 DA pour les salariés qui perçoivent entre 24 000 DA et 48 000 DA et de 400 000 DA pour les salariés qui perçoivent entre 48 000 DA et 72 000 DA.
L’Etat a décidé d’unifier le taux de crédit pour les deux formules à 1%. Reste à espérer que le LPP ne connaîtra pas le même sort que celui du LSP ou du LPA car les Algériens, qui attendent depuis des années la livraison de leur logement, se contentent malgré eux à habiter les listes des bénéficiaires bien qu’ils se soient acquittés du versement de l’apport initial et qui ont entamé le remboursement du crédit bancaire, veulent enfin en finir avec cette interminable attente et occuper leurs appartements.
L. N. B.