Les inondations en Algérie ont coûté plus de 681 milliards de dinars depuis 2004

Les inondations en Algérie ont coûté plus de 681 milliards de dinars depuis 2004
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Les inondations constituent désormais la catastrophe naturelle la plus récurrente en Algérie. Ils représentent 61 % des événements climatiques enregistrés depuis 1950. C’est ce qu’a révélé le professeur Abdelhamid Afra, délégué national aux risques majeurs, lors du colloque international sur les risques sismiques et l’urbanisation organisé récemment à Constantine.

Selon le professeur Afra, les inondations demeurent la menace la plus persistante pour la sécurité des populations et la stabilité économique. Rien qu’entre 2020 et 2025, ces catastrophes ont causé 138 décès et engendré près de 192,5 milliards de dinars de pertes financières.

L’année 2024 a été la plus dramatique avec 57 victimes et 78 milliards de dinars de dégâts. À la fin de septembre 2025, le bilan s’élevait déjà à neuf morts et 45,5 milliards de dinars de pertes, illustrant la persistance inquiétante du phénomène.

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De 2004 à 2025, les dommages matériels dus aux inondations ont atteint 681 milliards de dinars. Ils représentent 77 % du total des pertes provoquées par l’ensemble des catastrophes naturelles (inondations, incendies et séismes confondus).

Des séismes coûteux et un climat de plus en plus imprévisible

Les séismes ont, eux aussi, laissé une empreinte profonde. Plus de 1,4 million de personnes affectées, 6 000 morts et 10 milliards de dollars de pertes économiques, selon le même intervenant.

Le changement climatique aggrave ces risques. Il amplifie la fréquence et l’intensité des événements extrêmes, tout en menaçant les zones côtières d’une élévation du niveau de la mer.

Le professeur Afra a insisté sur un principe clair : « Chaque dinar investi dans la prévention peut en épargner quinze lors des interventions ou de la reconstruction ».

Il a cité l’exemple des inondations de Djanet en 2019. Les pertes dans ces derniers ont été évaluées à 16,75 milliards de dinars. Tandis que les études préventives n’auraient coûté que 7,56 milliards — une démonstration éloquente du rapport coût-bénéfice de la prévention.

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Malgré un arsenal juridique complet en matière de gestion des risques (lois antisismiques, loi 91-23 sur l’intervention de l’armée, loi 04-20 sur la prévention des risques majeurs), les dysfonctionnements administratifs et le manque de coordination continuent de freiner l’efficacité du système.

Feux de forêts : une accalmie en 2025, mais une vigilance nécessaire

En matière de feux de forêts, l’année 2025 a été la moins destructrice depuis l’indépendance. Les surfaces touchées représentant à peine 10 % de la moyenne décennale.

Les pertes enregistrées ces six dernières années s’élèvent à 25,4 milliards de dinars. Tandis que les aides de l’État, atteignant 11,15 milliards de dinars, ont bénéficié à plus de 23 000 sinistrés.

Pour conclure, le délégué national a souligné que la connaissance scientifique reste la clé pour anticiper et réduire les risques :

« L’usage des données, de la recherche et des institutions de veille est indispensable pour protéger les vies et limiter les pertes économiques », a affirmé le professeur Afra.

Face à la multiplication des aléas climatiques, l’Algérie est appelée à renforcer la culture de prévention et à transformer ses stratégies de gestion des catastrophes en un modèle d’anticipation durable.