Les informations sur sa fuite vers le Niger démentis,Kadhafi toujours en Libye

Les informations sur sa fuite vers le Niger démentis,Kadhafi toujours en Libye
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Où se trouve donc Kadhafi ? Aux affirmations des membres du CNT selon lesquelles le Guide déchu aurait fui vers le Niger, informations au demeurant démenties hier depuis Alger par le ministre nigérien des Affaires étrangères, s’opposent les assurances du porte-parole de Kadhafi, Moussa Ibrahim, qui soutient que le Guide est en bonne santé et organise la défense de la Libye.

Le ministre nigérien des Affaires étrangères, Mohamed Bazoum, a démenti hier l’arrivée par convoi terrestre du chef libyen déchu Mouammar Kadhafi et ses fils au Niger.

«Ce n’est pas vrai, il ne s’agit pas de Kadhafi et je ne pense pas que le convoi en question ait les proportions qu’on lui attribue», a déclaré par téléphone le ministre, arrivé à Alger en prévision de la conférence sur le Sahel aujourd’hui et demain.

Un porte-parole du Conseil national de transition libyen (CNT) avait auparavant affirmé qu’environ 200 voitures étaient passées au Niger venant de Libye, estimant que ce genre de convoi transportait généralement l’ex-dirigeant Mouammar Kadhafi ou l’un de ses fils.

«En vérité, il y a quelques personnalités de rangs plus ou moins importants qui sont arrivées au Niger, c’est tout, mais pas des gens de premier plan et encore moins Mouammar Kadhafi et un de ses fils», a-t-il réitéré. Atténuant au fil de la conversation téléphonique l’importance de la nouvelle, il a ajouté :

«En vérité, il s’agit même presque d’une personne, deux, plutôt de personnes – les postes dans l’ancien régime sont des choses très compliquées ce sont des responsables – de la télévision nationale.» A la question de savoir si ce convoi serait passé par l’Algérie, le ministre a répondu :

«Pourquoi auraient-ils besoin de passer par l’Algérie ? Ils n’en ont pas besoin», en référence à la frontière commune de Libye et du Niger. Enfin, interrogé sur un éventuel asile au Niger pour les Kadhafi, Mohamed Bazoum a indiqué qu’il n’était pas habilité à répondre à cette question en l’absence d’instruction de la présidence nigérienne.

«M. Kadhafi au Niger peut poser quelques problèmes», a-t-il toutefois ajouté, sans autre précision. Le chef déchu de Libye et ses fils sont toujours introuvables depuis l’entrée des troupes rebelles à Tripoli.

Pro-Kadhafi : «Nous nous battons et nous résistons pour la Libye et les Arabes»

Pour les pro-Kadhafi, le Guide de la révolution libyenne se trouve toujours en Libye et est déterminé à poursuivre le combat.

C’est ce qu’a affirmé son porte-parole Moussa Ibrahim, après le passage lundi soir au Niger d’un important convoi militaire en provenance de Libye. Kadhafi «est en excellente santé, il prépare et organise la défense de la Libye», a déclaré Moussa Ibrahim à la chaîne de télévision syrienne Al-Raï, ajoutant que le Guide libyen se trouvait toujours en Libye. «Nous nous battons et nous résistons pour la Libye et tous les Arabes.

Nous sommes toujours forts et capables de renverser la situation», a-t-il affirmé. Le Conseil national de transition (CNT) contrôle désormais la majeure partie du territoire libyen mais dit ne pas pouvoir déclarer une victoire totale tant que Mouammar Kadhafi, en fuite depuis fin août, n’a pas été capturé, et que les derniers bastions loyalistes que sont notamment Bani Walid et Syrte ne sont pas tombés.

Syrthe et Bani Walid «font» de la résistance

Sur le terrain, des duels d’artillerie soutenus opposaient hier à la mi-journée forces pro-Kadhafi et combattants du nouveau régime sur la ligne de front à moins d’une centaine de kilomètres à l’est de Syrte, a constaté un journaliste de l’AFP. Ces échanges de tirs d’artillerie ont débuté dans la matinée et étaient audibles à environ cinq kilomètres en retrait des premières lignes, inaccessibles pour le moment à la presse, a-t-on constaté.

Syrte, ville natale du dirigeant déchu Mouammar Kadhafi est toujours sous contrôle des forces fidèles à l’ancien régime.

Le Conseil national de transition (CNT), l’organe politique de l’ex-rébellion aujourd’hui au pouvoir à Tripoli, s’est donné jusqu’à samedi pour obtenir la reddition pacifique de la ville par la négociation.

Des milliers de combattants pro-CNT ont depuis lors pris position le long de la ligne de front autour de la localité de Oum Khoumfis dans l’attente de cette offensive.

Par ailleurs, l’on signale près de 1000 migrants africains (Togolais, Nigérians, Sénégalais ou Maliens), bloqués dans d’un port (Sayad) à l’abandon, près de Tripoli. Confondus avec les mercenaires, ils risquent la mort. «Toutes les nuits, nous sommes agressés ici. Des hommes viennent avec leurs kalachnikovs, ils tirent en l’air, ils nous menacent et violent nos femmes…», déclarait un des migrants.

S. M./Agences