La colère des éleveurs s’indignant de la prise en charge des conséquences de l’épizootie de fièvre aphteuse risque de se justifier après le plafonnement des indemnisations réservées à cette fin et dont le barème vient d’être publié par le ministère de l’agriculture et du développement rural.
Selon ladite instruction portant « procédure de paiement des indemnisations du cheptel atteint de fièvre aphteuse » rendue publique par la chambre nationale d’agriculture, les indemnités en question varient entre 13 000 et 240 000 dinars selon la catégorie du bovin.
Les indemnisations sont prévues par le ministère de tutelle selon deux cas de figure. Le premier lorsque l’animal est « abattu ou mort et détruit », tandis que le second cas lorsque l’animal est « abattu et libéré à la consommation ».
Dans le premier cas, l’indemnité peut atteindre le plafond de 240 000 DA pour une génisse ou vache laitière, ce qui représente 80% de la valeur de l’animal selon les estimations de ce département ministériel. Un taureau ou taurillon, lui, sera indemnisé dans le cas de sa destruction à hauteur de 160 000 DA et le veau ou vêle à 52 000 DA seulement.
En revanche, c’est dans le second cas que les niveaux d’indemnisation les plus bas sont envisagés. Dans ce cas, les taureaux, taurillons, veaux et vêles ne sont indemnisés qu’à hauteur de 20% de leur valeur d’estimation, ce qui fait ressortir une valeur d’indemnisation de 40 000 DA seulement pour les taureaux et taurillons, alors que les veaux et vêles ne sont remboursés que pour 13 000 DA par tête.
Toutefois, la vache laitière ou la génisse est indemnisée à raison de 150 000 DA (50% de sa valeur d’estimation) lorsque celle-ci est abattue et déclarée propre à la consommation.
Par ailleurs, en prenant connaissance de ces barèmes d’indemnisation, les éleveurs ont été nombreux à afficher un sentiment d’insatisfaction estimant que de telles indemnisations sont en-deçà de la valeur réelle des animaux.
Auparavant, de nombreux éleveurs se sont opposés aux décisions d’abattage sanitaire ordonnées par les services vétérinaires dans les wilayas où les foyers de fièvre aphteuse ont été détectés. Jusqu’à la fin août dernier, près de 4 000 têtes bovines ont fait l’objet d’abattage sanitaire à l’échelle nationale.
Mourad Allal