Les importations continuent d’inonder le marché “Le made in bladi” reste un slogan

Les importations continuent d’inonder le marché  “Le made in bladi” reste un slogan
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À la faveur des mesures envisagées par le gouvernement pour freiner la croissance importante des importations figure le lancement d’une campagne “Consommer local”, destinée à promouvoir la production nationale. Ce projet n’est pas nouveau. Puisque le Forum des chefs d’entreprise avait initié en 2003 une campagne “Made in Bladi” qui n’a pas atteint les résultats escomptés. L’État n’avait pas joué le jeu. Depuis, les importations ont été multipliées par 5.

Aujourd’hui, la promotion de la production locale devient une urgence, avec la baisse des prix du pétrole et partant la baisse de nos revenus tirés des exportations. Le niveau des importations actuelles, marchandises et services, atteint le seuil de 70 milliards de dollars par an, contre des exportations d’environ 60 milliards de dollars en 2014. Dans un scénario de laisser-faire, les recettes exportations de l’Algérie pourraient atteindre 30 à 40 milliards de dollars sur la base de prix entre 60 et 70 dollars le baril. Alors que les prévisions de la loi de finances prévoient des importations de marchandises de l’ordre de 60 milliards de dollars. Le déficit commercial et celui de la balance des paiements seront beaucoup plus graves. À l’heure des vaches maigres, nos gouvernants hésitent à mettre en œuvre des mesures efficaces pour faire baisser de manière importante les importations. Or, le véritable barrage à l’introduction de marchandises non conformes ou contrefaites, un pan non négligeable de notre commerce extérieur est l’application des normes. Or, la réglementation dans ce domaine n’est pas appliquée. Et il n’existe pas encore une volonté des pouvoirs publics d’accélérer sa mise en œuvre. Côté produits “made in Bladi”, le label algérien peine à s’imposer sur le marché. Les biens importés dominent dans les rayons de nos supérettes à l’exception de certains produits agroalimentaires comme les boissons, les yaourts, les huiles, la margarine, le sucre raffiné, les détergents et les produits électroménagers. Cette tendance n’est pas près de s’estomper. Car les mesures pour promouvoir la production nationale tardent à être mises en œuvre. Alors qu’il faut donner du temps au temps pour que nos entreprises nationales puissent de façon générale répondre à l’offre quantitativement et qualitativement, et puissent présenter le meilleur rapport qualité/prix par rapport à la concurrence des produits importés.  Les fruits de l’effort de réindustrialisassion du pays orienté vers la substitution aux importations ne sera perceptible que dans trois à cinq ans.

En attendant, libérons les entrepreneurs des pesanteurs de la bureaucratie, des entraves pour accéder au foncier ou au crédit et bannissons rapidement de nos marchés les produits superflus, non conformes ou contrefaits. Cela passe par le renforcement de nos laboratoires de contrôle de qualité et de la mise en service du laboratoire d’essais qui a pris plus de dix ans pour voir le jour. Ce grand retard traduit la mauvaise volonté politique à assainir notre commerce extérieur. Reste à savoir si la dangereuse évolution de notre situation financière fera bouger les lignes dans ce domaine ?

LG Algérie