Les imams s’opposent à l’exploitation des mosquées à des fins politiques !

Les imams s’opposent à l’exploitation des mosquées à des fins politiques !

Vendredi 22 février, à l’occasion de la marche nationale contre un 5e mandat du Président Abdelaziz Boutefilka, la Coordination nationale des imams d’Algérie a appelé dans un communiqué à laisser les mosquées en dehors des luttes politiques et partisanes.

Afin d’éviter des débordements lors de la marche nationale prévue ce vendredi 22 février, après la prière, contre l’éventualité d’un 5e mandat du Président Abdelaziz Bouteflika, la Coordination nationale des imams d’Algérie a mis en garde contre l’exploitation des mosquées à des fins politiques, selon un communiqué officiel publié la veille. Par ailleurs, la Coordination a appelé à la création de cellules d’écoute au niveau des mosquées afin de rassembler les doléances des citoyens pour les faire parvenir aux autorités compétentes.

«En raison d’appels lancés incitant à l’exploitation et à l’utilisation des mosquées pour mobiliser les citoyens et les inciter à exprimer certaines positions politiques et à afficher clairement leurs avis, nous appelons les fidèles à faire échec aux tentatives de certains aventuriers qui mettent en danger la sécurité et la sérénité du pays, et qui veulent utiliser les mosquées comme terrain d’affrontements et de tensions pouvant mener [le pays, ndlr] vers l’inconnu», indique le communiqué.

Tout en rappelant l’évènement de la décennie noire des années 1990, les imams ont affirmé que leur appel n’avait en aucun cas pour but de limiter leur droit à une liberté d’expression politique démocratique et pacifique. Dans ce sens, tout en appelant les Algériens à la responsabilité, la Coordination des imams d’Algérie a suggéré «de créer au niveau des moquées des cellules d’écoute et de collecte des doléances des citoyens afin de les transmettre aux autorités du pays».

Suite à l’annonce de la candidature du Président Abdelaziz Bouteflika à sa propre succession à l’élection présidentielle du 18 avril 2019, des manifestations populaires dénonçant cette candidature ont eu lieu dans plusieurs villes d’Algérie. Dans le même but, deux marches nationales soutenues par les partis d’opposition sont annoncées pour les 22 et 24 février. Réagissant à ces appels, le Front de libération nationale (FLN) a décidé de contre-attaquer en appelant ses militants à une contre-manifestation en faveur du Président sortant, prévue pour ce vendredi 22 février.

Âgé de 81 ans, le Président Abdelaziz Bouteflika est à la tête de l’Algérie depuis 1999. Affaibli sur le plan de la santé après un AVC en 2013, il est candidat à sa propre succession pour un 5e mandat