La crise financière et économique mondiale s’est traduite par une baisse importante des flux des investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde.
Le dernier rapport annuel de la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (Cnuced), rendu public jeudi dernier, prévoit une chute de 30% des IDE cette année, tout en tablant sur une légère reprise en 2010.
En 2009, les flux d’IDE devraient atteindre 1200 milliards de dollars (822,20 milliards d’euros), contre 1700 milliards en 2008, ce qui représente une chute de 29,41%.
Selon les premières données recueillies en 2009 auprès de 96 pays, les IDE ont même dégringolé de 44% au premier trimestre, en comparaison annuelle.
La Cnuced signale que la réduction des profits enregistrés par les grandes multinationales a provoqué des coupes dans les IDE.
Un sondage réalisé par la Cnuced auprès des dirigeants de multinationales montre que 85% d’entre eux considèrent que le « la récession économique mondiale les a amenés à réviser à la baisse leurs projets d´investissements à l´étranger ».
La Cnuced s’attend à ce que ces flux remontent à 1400 milliards en 2010, puis à 1800 milliards en 2011.
Cet organisme onusien estime cependant que cette reprise est tributaire de l’évolution de la situation économique mondiale et « de l’engagement des Etats de s’abstenir de prendre toutes mesures protectionnistes ».
Le rapport note que les flux d´IDE vers l´Afrique, après avoir atteint un niveau record de 88 milliards de dollars en 2008, ont reculé au premier trimestre de 2009 d´environ 67% par rapport à la même période de l´année précédente.
En Afrique du Nord, seuls l’Egypte (même après l´acquisition pour 15 milliards de dollars du groupe OCI Cement par Lafarge SA), la Libye et le Maroc ont connu une diminution en matière d’IDE, précise la Cnuced.
Globalement, « les flux d´IDE vers le continent africain sont restés fortement concentrés sur un tout petit nombre de pays en 2008, avec une croissance particulièrement forte des flux vers l´Afrique de l´Ouest », peut-on lire dans le document, qui relève que les IDE initiés par des investisseurs originaires d’Afrique, qui ne représentent que 3% des IDE des pays en développement, sont en baisse.
Ils ont diminué de 12%, passant de 10,6 milliards de dollars en 2007 à 9,3 milliards en 2008, principalement en raison de cessions réalisées par des sociétés transnationales (STN) sud-africaines.
Pour la Cnuced, « les perspectives de l´IDE en Afrique sont étroitement liées à la reprise des marchés mondiaux. Bien que la Chine soit devenue un important investisseur en Afrique, les pays développés – en particulier les États-Unis et les pays de l´Union européenne – restent des marchés et des sources de capitaux essentiels ».
N. B.