Les hypermarchés Carrefour sur le point de revenir en Algérie

Les hypermarchés Carrefour sur le point de revenir en Algérie

Partis sur la pointe des pieds d’Algérie après une première tentative infructueuse, les hypermarchés Carrefour, géant français de la grande distribution, envisagerait de tenter une nouvelle expérience. C’est du moins ce qu’a rapporté au début de ce mois le magazine Jeune Afrique, qui affirme qu’un premier hypermarché pourrait ouvrir à Sétif.

Carrefour avait ouvert en 2006 à Alger un hypermarché en partenariat avec le groupe Arcofina propriété de l’homme d’affaires Abdelwahab Rahim qui a, depuis, décidé de continuer seul en ouvrant son propre hypermarché Ardis. L’aventure Carrefour en Algérie a pris fin en 2009. Ce partenariat entre Carrefour et Ardis devait permettre d’ouvrir 18 hypermarchés Carrefour à travers l’ensemble du pays. Selon les informations obtenues par le magazine Jeune Afrique, la division de Carrefour chargée des partenariats internationaux, dirigée par Stéphane Thouin, serait à un stade avancé des négociations pour ouvrir un premier hypermarché (environ 7 800 m2) au sein du centre commercial de Sétif, construit par le promoteur algérien Prombati dirigé par Rachid Khenfri. Le magazine précise toutefois que ces informations n’ont pas été commentées par la direction de Carrefour.

En prévision de son installation à Sétif, comme première étape, Carrefour aurait pris attache avec Sierra Cevital, joint-venture entre le groupe agroalimentaire Cevital et Sonae Sierra, le spécialiste international de gestion des centres commerciaux, en sa qualité de gestionnaire et exploitant de cet espace commercial. Abdelwahab Rahim propriétaire d’Arcofina avait expliqué en 2009 que les deux partenaires avaient prévu d’ouvrir plusieurs hypermarchés à travers le pays, mais le foncier avait fait défaut.

Outre le problème du foncier, le développement de Carrefour s’est heurté à la concurrence du marché informel, « très développé dans le pays et qui handicape l’essor de la grande distribution », selon M. Rahim. A ces facteurs s’ajoutent les difficultés d’assurer un approvisionnement en flux continu du magasin en différents produits, dans un pays qui, selon lui, importe l’essentiel de sa consommation.

Un retard dans la grande distribution

Le départ de Carrefour en 2009 avait créé une certaine méfiance chez les enseignes internationales de la grande distribution quant à venir investir en Algérie. Ceci n’a pas été sans conséquence. Entre 2009 et 2010, l’Algérie avait perdu dix places dans le classement des pays qui attirent les investissements dans le domaine de la grande distribution. Selon un classement du cabinet international de conseil en stratégie et management A. T. Kearney pour les grandes surfaces, le recul de l’Algérie a été profitable pour ses deux voisins, la Tunisie et le Maroc qui, eux, ont connu une forte progression.

En 2011, le ministre du commerce, Mustapha Benbada, avait mis en exergue le besoin pour l’Algérie d’avoir un programme d’«investissements massifs» pour réaliser de nouveaux espaces commerciaux modernes et pratiques à travers le pays. Ce programme permettrait, selon le ministre, de concentrer l’offre de production dans des espaces aménagés, modernes et contrôlés, et partant, développer une industrie agroalimentaire nationale et créer des postes d’emploi.

Actuellement, la grande distribution en Algérie est assurée essentiellement par des opérateurs tels que: le groupe agro-alimentaire privé Cevital (Numidis, Uno), le groupe Arcofina (Ardis), et la Société des Centres Commerciaux d’Algérie (SCCA) qui exploite le centre commercial de Bab Ezzouar.