L’analyse de la Banque d’Algérie des principales caractéristiques des tendances financières et monétaires ayant marqué l’économie nationale au premier trimestre 2014 fait ressortir une « poursuite de la volatilité financière qui a affecté particulièrement les économies émergentes ».
L’analyse de la Banque d’Algérie des principales caractéristiques des tendances financières et monétaires ayant marqué l’économie nationale au premier trimestre 2014 fait ressortir une « poursuite de la volatilité financière qui a affecté particulièrement les économies émergentes ».
Au titre de l’évolution de la balance des paiements, après l’excédent de la balance extérieure courante en 2013, pour la quatrième année consécutive suivant le choc externe de 2009, l’esquisse de la Banque d’Algérie « confirme la vulnérabilité » de cette dernière à « toute contreperformance des exportations d’hydrocarbures ». Et pour cause, le prix du baril de Brent sur le marché international de l’énergie a entamé une courbe baissière, au cours du premier trimestre 2014, passant de 111,4 dollars début janvier à 107 dollars fin mars, « évolution marquée plus par des facteurs temporaires (hiver rude aux Etats-Unis, …) en situation de dépréciation du dollar face à l’euro ». Le prix moyen mensuel du pétrole algérien a évolué dans la fourchette de 108,35 à 110,62 dollars/baril au cours du premier trimestre 2014, s’inscrivant à la baisse. En moyenne trimestrielle, le prix du pétrole algérien s’est établi à 109,55 dollars/baril au premier trimestre 2014, en baisse de 2,6 %par rapport au premier trimestre 2013 (112,51 dollars/baril). Un niveau qui rejoint le prix moyen réalisé en 2013 (109,55dollars/baril) où le prix s’était contracté de 7 % au second trimestre à 104,40 dollars/baril, souligne l’analyse. En conséquence, la contraction des exportations d’hydrocarbures en valeur (-12 %) au cours du trimestre sous revue est due dans une large mesure au fort recul des quantités d’hydrocarbures exportées (-9%), par rapport au premier trimestre de l’année 2013.
15,57 milliards de dollars d’exportations d’hydrocarbures au 1er trimestre 2014

Les ventes « se sont établies à 15,57 milliards de dollars au premier trimestre 2014 contre 17,66 au cours du même trimestre de l’année 2013, tout en se situant au-dessus du niveau bas de 14,6 milliards de dollars au titre des second et troisième trimestres 2013 ». Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles se sont améliorées par rapport au rythme trimestriel de l’année 2013, mais restent structurellement faibles pour contribuer à asseoir une compétitivité externe. Le premier trimestre 2014 a également enregistré un « amenuisement de l’excédent de la balance commerciale à 1,84 milliard de dollars contre 3,78 milliards de dollars au titre de la même période de 2013, soit une moindre performance résultant exclusivement de la contraction des exportations d’hydrocarbures.
Un élément qui n’a pas été sans conséquences puisqu’il impliquera, à son tour, un déficit de 470 millions de dollars, au cours de ce trimestre, au titre du compte courant de la balance des paiements extérieurs. Néanmoins et « eu égard à la stabilisation des prix du pétrole et à la diminution des importations de biens au premier trimestre 2014 », ce déficit, même estimé faible, « interpelle sous l’angle de la capacité d’ajustement en matière d’exportations des hydrocarbures en volume ». Sur la base des données analysées, il est considéré que « la balance des paiements extérieurs globale a clôturé avec un quasi-équilibre au premier trimestre 2014, constat relevé également au titre de toute l’année 2013, après l’important excédent du premier trimestre 2013 suivi par deux trimestres consécutifs de déficit ».
L’encours des réserves de change (or non compris) est évalué à 194,961 milliards de dollars, en progression de près d’un milliard de dollars par rapport à son niveau de fin décembre 2013 (194,012 milliards de dollars). La progression du niveau des réserves de change au cours du premier trimestre 2014 contribue à consolider la position financière extérieure nette de l’Algérie, un avantage soutenu par la faiblesse de la dette extérieure du pays (3,561 milliards de dollars à fin mars 2014 contre 3,396 milliards de dollars à fin décembre 2013 et 3,451 milliards de dollars à fin mars 2013). Cette relative augmentation de la dette extérieure est due à la hausse de la dette à court terme dont l’encours s’est établi à 1,521 milliard de dollars à fin mars 2014.
Ce niveau, qui reste appréciable, des réserves de change « permet à l’Algérie de faire face à d’éventuels chocs externes et de préserver la stabilité extérieure ». L’analyse confirme la poursuite de la gestion prudente des réserves officielles de change, au premier trimestre 2014, au moyen notamment de mesures de prudence appropriées, destinées à prévoir et gérer d’éventuels risques, pour préserver le capital des investissements. Une démarche qui contribue à la stabilité financière extérieure sur le moyen terme, au moment où le taux de change effectif du dinar est maintenu à son niveau d’équilibre fondamental. En effet, le taux de change moyen du dinar contre le dollar américain a enregistré une légère appréciation (0,4 %) au cours du trimestre sous revue par rapport au premier trimestre de l’année 2013. Le niveau de dépréciation n’a été que de 1% au cours de la période concernée, comparativement au dernier trimestre de 2013.
Crédits à l’économie : 5.314,04 milliards de dinars à fin mars 2014
« La dynamique observée au chapitre des crédits bancaires à l’économie, à la faveur des mesures de facilitation et de soutien prises par les pouvoirs publics en début d’année 2013, notamment au bénéfice des PME, ont eu un impact avéré en 2013 et 2014, comparativement à l’année 2012 », relève la note de conjoncture de la Banque d’Algérie. Les crédits bancaires accordés à l’économie ont atteint, ainsi, 5.314,04 milliards de dinars à fin mars 2014. Les crédits octroyés aux entreprises privées ont été de l’ordre de 2.427,87 milliards de dinars (2.367,12 milliards de dinars à fin 2013), soit une progression de 19,50 % par rapport à la même échéance en 2013 (2.031,67 milliards de dinars). Quant aux crédits aux ménages, ils ont augmenté de 4 % au premier trimestre 2014, à un rythme proche de celui des crédits à l’économie. « Les efforts en matière d’inclusion financière au profit des ménages notamment sous l’angle du développement des crédits hypothécaires doivent être poursuivis désormais de manière plus soutenue, parallèlement à une étude approfondie des comportements d’épargne financière des agents économiques et, en particulier, des ménages ». La dynamisation, dès le mois d’octobre, de la centrale des risques pour les crédits de consommation devra contribuer à dynamiser ce dernier. D’autre part, pour faire face aux pressions inflationnistes relevées au cours de l’année 2012, la Banque d’Algérie a procédé au renforcement des instruments de politique monétaire par l’introduction, dès mi-janvier 2013, d’un nouvel instrument , à savoir la reprise de liquidité à six mois à un taux de rémunération de 1,50%. Elle a également relevé en mai 2013 le taux de constitution des réserves minimales obligatoires à 12 %. La liquidité bancaire s’est légèrement améliorée au premier trimestre 2014, dans la tendance de la progression enregistrée aux troisième et quatrième trimestres de 2013, faisant suite à la forte contraction du second trimestre. Après 19 mois de tendance haussière ininterrompue (juillet 2011 à janvier 2013), en fait, la tendance à la désinflation observée en 2013 tant en moyenne annuelle qu’en glissement, s’est confirmée au premier trimestre 2014. Cette tendance baissière de l’inflation, en moyenne annuelle, de février à décembre 2013 s’est poursuivie au cours des trois premiers mois de 2014.
D. Akila