Malgré le développement des véhicules électriques et la montée en puissance des énergies renouvelables, le monde aura besoin de pétrole et de gaz encore pendant des décennies, a défendu lundi Amin H. Nasser, président de la compagnie Saudi Aramco.
« La hausse de la demande pour toutes les sources d’énergie, avec le pétrole et le gaz au coeur du mix-énergétique sera une réalité pour encore des décennies », a déclaré M. Nasser lors du Congrès mondial de pétrole à Istanbul.
Les industriels et les pays producteurs de pétrole et de gaz sont réunis jusqu’à jeudi à Istanbul, alors que les prix du pétrole peinent à se redresser depuis deux ans.
M. Nasser a dénoncé « la croyance croissante que le monde peut prématurément se passer de ressources fiables et prouvées comme le pétrole et le gaz ».
Face à cette hausse attendue de la demande d’énergie, notamment dans les pays émergents, il a jugé le niveau des investissements dans le secteur des hydrocarbures « de plus en plus inquiétant ».
« Environ 1.000 milliards (de dollars) d’investissements ont déjà été perdus » depuis la chute des prix du pétrole à partir de la mi-2014, a-t-il noté.
« Sans un haut niveau d’investissement, la transition, et donc la sécurité énergétique pourraient être compromises », a-t-il encore insisté.
Malgré l’accord conclu fin 2016 entre les pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et certains autres pays producteurs, dont la Russie, le prix du baril d’or noir peine à remonter au-dessus des 50 dollars.
Il a indiqué que Saudi Aramco prévoyait d’investir 300 milliards de dollars dans les prochaines années pour renforcer ses positions dans le pétrole et le gaz, même si la compagnie, dont une partie du capital sera ouvert l’an prochain, compte investir dans des technologies bas carbone comme le solaire ou la capture et le stockage de carbone.