Les hospitalo-universitaires appellent à réduire l’activité de soins

Les hospitalo-universitaires appellent à réduire l’activité de soins

Au ralenti depuis plusieurs semaines, l’activité au sein des structures de santé est menacée de paralysie. Le syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires appelle à la réduction des activités de soins pour éviter l’«épuisement» des équipes réduites en raison de la grève des résidents. Le SNECHU poursuit en parallèle le boycott des activités pédagogiques.

Pas de reprise des activités en perspective pour les hospitalo-universitaires. Réunis jeudi dernier, les membres du Syndicat des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires ont lancé un appel aux conseils scientifiques et aux gestionnaires des établissements hospitaliers afin qu’ils procèdent à la réduction de l’activité des soins afin d’éviter «le syndrome d’épuisement».

Le SNECHU affirme, en effet, que ses adhérents exercent actuellement dans de «mauvaises conditions». Il condamne tout en les rejetant ce qu’il qualifie de solutions «de bricolage» proposées par certains gestionnaires et rappelle que la mission de l’hospitalo-universitaire n’est pas de faire le tri dans un pavillon des urgences.

Le syndicat affirme que les hospitalo-universitaires sont «éreintés» par la charge de travail depuis la décision prise par les résidents de ne plus assurer aucune activité de soins.

Cet appel s’ajoute à celui lancé en début de mois par les généralistes et les spécialistes affectés au niveau des pavillons des urgences afin de pallier l’absence des résidents.

Evaluant le mouvement de grève entamé le 27 avril dernier, le syndicat se dit satisfait du taux d’adhésion. Le taux national de suivi est jugé appréciable.

A l’unanimité, les adhérents du SNECHU ont voté pour la poursuite de la grève pédagogique. Aucune activité n’est assurée ni en graduation, ni en postgraduation. Idem pour les travaux pratiques et les travaux dirigés, les examens, les soutenances et les mémoires de fin d’internat. Le syndicat condamne les mesures d’intimidation prises par certains doyens à l’encontre des grévistes.

Certains ont, en effet, fait appel à des médecins spécialistes de la santé publique ou des agents de l’administration afin d’assurer l’enseignement ou la surveillance des examens. Ces pratiques, affirme le syndicat, «n’honorent pas» leurs auteurs, rappelant que la grève était un droit constitutionnel et que l’administration n’avait pas pour vocation de briser un mouvement de contestation.

Après quatre semaines de grève, le SNECHU s’interroge sur «le mutisme de la hiérarchie» qui tarde à installer la commission intersectorielle réclamée par le syndicat. Une situation qui plaide, dit-il, pour «un durcissement imminent».

S’adressant aux étudiants, le syndicat les appelle à la compréhension, assurant que les acquis de ce mouvement leur seront bénéfiques dans leurs carrières futures.

N. I.