Les hausses toucheront tous les segments : Les véhicules plus chers dès janvier 2019

Les hausses toucheront tous les segments : Les véhicules plus chers dès janvier 2019

Les constructeurs ne cachent pas que les prix vont encore s’envoler dans moins de trois semaines.

S’il y a une tendance générale qui se dégage de la 8e édition du Salon de l’automobile et des motocycles de l’Ouest (Autowest-2018), ouvert dimanche au grand public au Centre des conventions d’Oran (CCO), c’est bel et bien la confirmation de la hausse des prix des véhicules dès le mois de janvier prochain.

Placée sous le slogan “La production automobile algérienne : diversification et développement”, cette manifestation n’a pas mis en valeur l’impact de l’industrie automobile sur le marché, encore moins sur les prix jugés très élevés par des milliers de visiteurs qui ont afflué dès 8h du matin pour tenter de dénicher une voiture qui répondrait à leurs bourses.

Sur les stands des constructeurs, les commerciaux tentaient tant bien que mal d’expliquer aux visiteurs les multiples formules d’achat, notamment celle qui permettrait d’acquérir une voiture moins chère avant le 31 décembre prochain, avec, évidemment, une immatriculation pour l’année 2019.

Malgré la diversification des offres, voire des ristournes allant de 100 000 à 200 000 DA, ce ne sont pas tous les segments de voitures exposées qui ont trouvé acheteurs. Les trois segments dominants se réduisaient aux citadines (petites et polyvalentes), le Tricorps (diesel et essence) et, surprise, au Premium, avec le retour de la marque Audi sur le marché.

Si cette marque de luxe avait déjà ses clients, avec l’absence de BMW et de Mercedes, les autres segments ont enregistré, dès l’ouverture du salon, des centaines de commandes. Autrefois hésitants à l’avouer, les constructeurs ne cachent pas que les prix vont encore s’envoler dans moins de trois semaines. “Nous avons mis le paquet sur Autowest, car, au demeurant, nous avons des stocks importants à écouler. Du coup, nous allons accorder des remises, des avantages clients, des formules d’acquisition plus souples, avec, en sus, des échéances de livraisons qui démarrent dès la première semaine du mois de janvier 2019. Du reste, les prix seront réajustés et nous n’avons pas le choix pour pouvoir répondre aux charges, à la logistique et au maintien des emplois”, nous dira un responsable d’une concession qui affirme, par ailleurs, que “les hausses vont toucher, malheureusement, tous les segments”. Pourtant, les firmes exposantes comptent, pour la plupart des usines de montage, et, par voie de conséquence, les prix devaient être raisonnables, sachant que les véhicules sont tous affichés en hors taxes (accordées par le Conseil national d’investissement pour 5 ans). “On ne nous laisse même pas prendre le temps pour la réflexion avant d’opter pour un choix parmi les modèles exposés. J’ai un budget défini, certes, mais je dois trouver aussi le juste compromis avec le budget familial. Et quand on nous limite ces tarifs au 31 décembre prochain, cela voudrait dire que je n’ai d’autre choix que d’acheter ma voiture avant que les prix ne soient revus à la hausse”, nous dira un jeune Oranais qui, selon lui, “les tarifs affichés sont déjà élevés”. Sur les stands où étaient affichées en gros caractères des remises sur l’accès au crédit, le financement par leasing (crédit-bail) ou encore le crédit avec zéro taux d’intérêt, les clients se bousculaient pour se frayer un chemin. Notamment sur les citadines et le Tricorps dont les prix étaient revus à la baisse et dont la livraison était prévue dès la première semaine de janvier 2019.

En revanche, et contrairement aux précédentes éditions, Autowest-2018 a été marqué par une grande affluence de visiteurs aux stands consacrés à une vingtaine d’exposants de motos, de scooters, d’accessoires et de produits liés à la sécurité de l’usager.

Les professionnels de ce secteur s’en réjouissent, en ce sens que le marché des deux-roues constitue le seul palliatif à la cherté des prix des voitures et au stress des longs embouteillages, ainsi qu’au stationnement dans les grandes agglomérations.

FARID BELGACEM