Des échauffourées ont éclaté dans la soirée du mardi 20 juillet dans le quartier de Bab-el-Oued, à Alger, a constaté un journaliste de DNA sur place. Ces échauffourées se sont poursuivies dans la matinée du mercredi 21 juillet.
Les axes routiers menant vers Bouzaréah, sur les hauteurs de la capitale ainsi que vers Bab El –Oued, ont été coupés à la circulation. D’importants renforts de la police anti-émeute ont été dépêchés sur les lieux. Notre reporter fait état de l’arrestation de quatre manifestants.
Des sources policières indiquent à DNA sous couvert d’anonymat que le quartier est totalement bouclé et qu’une dizaine de policiers ont été blessés, dont certains grièvement.
La colère est vite montée chez les habitants des bidonvilles de « la Carrière Jobert » et « Climat de France » sur les hauteurs du rond point « Triolet », à l’entrée de Bab El Oued, suite à des tentatives des autorités de déplacer les familles pour les reloger à Bentalha, à Birtouta et aux Eucalyptus, à une trentaine de kilomètres à l’est d’Alger.
Les affrontements entre les jeunes des quartiers et les forces de l’ordre ont éclaté mardi soir vers 22 heures lorsque les forces de l’ordre ont tenté de déloger les habitants. Des bandes de jeunes armés de sabres, de couteaux et de barres de fer ont déferlé dans les rues pour saccager voitures, vitres de magasins et édifices publics.
Le garage du concessionnaire Renault a été saccagé et les voitures qui s’y trouvaient ont été brulées.
Ce mercredi 21 juillet, les émeutes se sont étendues à d’autres endroits de Bab-El-Oued, l’un des quartiers les plus populaires et les plus pauvres de la capitale. On signale des affrontements sporadiques entre jeunes et membres des forces de l’ordre. En janvier dernier, le même quartier a connu des « nuits blanches » pendant plusieurs jours en raison d’affrontements entre bandes rivales.
« La carrière Jobert » qui surplombe la ville, date de l’époque coloniale. Depuis des décennies, des familles s’y sont installées en construisant des baraques de fortune au point ou le quartier est devenu un bidonville au cœur de la capitale.
Ce sont ces baraquements que les autorités souhaitent raser en proposant aux habitants de les reloger en dehors d’Alger. Ce qui n’a pas été du goût de certains jeunes habitants.