Les habitants de Hussein Dey crient leur colère, « Rendez-nous notre stade! »

Les habitants de Hussein Dey crient leur colère, « Rendez-nous notre stade! »

Les habitants des trois cités environnantes ne veulent pas entendre parler d’une centrale électrique

Les riverains dénoncent la construction d’une série de transformateurs haute tension dans un terrain de jeu situé au milieu de leurs habitations.

Ça chauffe à Hussein-Dey! Les habitants de quatre quartiers de cette commune de l’Algérois sont en colère. En effet, les riverains des cités Mer et Soleil, Méditerranée, Panorama, Patrimoine et Ali Meddouche (Ex-Vauban, Ndlr) sont montés au créneau. Ils dénoncent la construction d’une série de transformateurs haute tension dans un terrain de jeu situé entre les quartiers Mer et Soleil et Panorama. «Regardez l’emplacement, ce terrain se trouve au milieu d’habitations. Comment peut-on penser construire une série de transformateurs électriques dans un endroit pareil?», ont pesté des représentants des quartiers concernés qui se sont regroupés en comité.

Rencontrés sur place, ils dénoncent les désagréments que va leur causer ce projet. «Ils veulent nous pourrir la vie avec les nuisances sonores que dégagent ce genre d’appareils électriques. Cela sans parler des dangers qu’un tel projet représente pour nos habitations et surtout pour nos enfants», ajoutent-ils. En plus de ces désagréments, c’est la nature du terrain qui a indigné ces citoyens. «Ce terrain est le seul espace de jeu qu’ont les jeunes de nos quartiers respectifs. C’est même l’un des seuls au niveau de notre commune», attestent-ils avant de nous raconter la longue histoire de cet espace. «Ce n’est pas la première fois que l’on tente de construire dessus. A la fin des années 1980, un promoteur privé devait y implanter un immeuble de neufs étages. Le projet a capoté. Ce terrain est resté une grande carcasse de béton jusqu’à l’été 1995. Les jeunes de nos quartiers se sont alors mobilisés pour la détruire, après s’être assurés qu’il a été récupéré par les Domaines. Avec leurs propres moyens, ils ont aménagé un terrain de football en tuf qui, depuis, est la bouteille d’oxygène du quartier. Des matchs de football y sont joués tous les jours. Des tournois y sont organisés régulièrement. L’APC y a déjà organisé des tournois. Elle nous aide même en été en nous envoyant des camions citernes pour arroser ce tuf. Cet endroit est aussi devenu l’espace privilégié de certains pour passer leurs soirées, particulièrement ramadhanesques. On y discute entre amis, en admirant le panorama que nous offre cet endroit sur la Méditerranée.» «Ce terrain a permis à beaucoup de jeunes d’éviter de sombrer dans les vices des fléaux sociaux», rétorquent-ils.

Cette réalité a poussé ces citoyens, pas que des quartiers concernés, mais de toute la commune de Hussein Dey, à se solidariser autour de ce terrain. Ils ont d’abord empêché les ouvriers de Sonelgaz d’entamer les travaux de ces transformateurs électriques. Ensuite, ils ont entamé la signature d’une pétition avant de se rendre au niveau des autorités locales (APC, wilaya déléguée et même wilaya, Ndlr) pour faire part de leur opposition. Ils ont même proposé d’autres terrains vagues aux autorités locales. «Il

y a un terrain à la rue Mohamed-Abdou qui conviendrait mieux au projet ou au pire, ils ont tout l’espace qu’ils veulent du côté des bidonvilles de Haï El Badr, qui seront détruits prochainement», proposent-ils. Ils ont même présenté un plan d’aménagement de ce stade de proximité qu’ils ont fait faire chez un architecte. «Trouvez une autre solution, mais ne touchez pas à l’espace

de jeu de nos enfants», soutiennent-ils. Le hic dans l’histoire est le fait que cet incident intervient quelques jours après que le nouveau wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, ait appelé à donner «une attention particulière aux espaces de loisir et de détente».

«Naïvement, après avoir eu vent de cette information, on pensait qu’ils allaient nous aider à aménager ce terrain en véritable espace de jeu, mais les voilà qu’ils nous sortent une véritable bombe au milieu de nos espaces de vie», fulminent-ils. L’ambiance est des plus électriques au niveau de ces quartiers populaires. Une étincelle qui risque d’allumer la poudrière d’Alger, déjà sujette à des tensions à Baraki. Ce qui n’est jamais bon à la veille d’une élection… W. A. S.