Les habitants de cap falcon, mers el hadjadj (Oran) et Boghni (Tizi Ouzou) se révoltent ,Guerre contre les bars clandestins

Les habitants de cap falcon, mers el hadjadj (Oran) et Boghni (Tizi Ouzou) se révoltent ,Guerre contre les bars clandestins

Les habitants de Mers El Hadjadj (ex-Port aux poules) ont décidé de mener une lutte sans merci contre les bars clandestins. Ils emboîtent le pas à leurs pairs de Cap Falcon qui ont protesté récemment contre l’activité de certains bars et débits de boissons alcoolisées implantés dans cette zone côtière où se côtoient le légal et l’illicite dans un secteur du tourisme en panne de réglementation.

Les habitants des deux localités qui ont décidé de sortir de leur mutisme pour protester contre le bruit et les nuisances occasionnés par les clients de ces établissements qui demeurent ouverts à des heures indues et qui, selon de nombreux témoignages, n’ont aucun respect pour le voisinage.

«Dès la tombée de la nuit, de nombreux commerces se transforment en lieux de vente de boissons alcoolisées au vu et au su de tous. La localité a une vocation de zone touristique, mais cela ne doit pas être au détriment de notre repos et de notre quiétude. Nous sommes tous des travailleurs et le soir, nous aspirons au repos. Mais avec les fréquentes bagarres qui éclatent entre les clients de ces établissements, on n’arrive pas à fermer l’œil», s’insurgent des habitants.

Il y a quelques jours, des habitants de Mers El Hadjadj ont rendu visite au gérant d’un bar clandestin pour lui intimer l’ordre de ne pas rouvrir son établissement. «Nous avons adressé des requêtes à toutes les autorités locales et nous sommes décidés à ne pas nous taire.

Une pétition a été initiée pour sensibiliser les habitants de la localité et nous sommes prêts à bloquer l’accès à la ville si cela devenait nécessaire», affirment des habitants qui se sont présentés à notre rédaction.  Dans plusieurs localités de la wilaya cohabitent les débits de boissons autorisés et les restaurants et bars dits «clandestins», qui activent au vu et au su de tous, sans disposer de licence de vente de boissons alcoolisées ou de registre du commerce légalisant leur activité.

«Cette situation nous cause d’énormes problèmes, et perturbe notre quiétude. Le spectacle de clients en état d’ébriété avancée et se bagarrant armés de couteaux et autres est devenu quotidien et nous ne pouvons plus le supporter», affirment pour leur part des habitants de Cap Falcon qui disent craindre le soir pour leur sécurité et celle de leurs enfants.

«Comment élever un enfant, qui chaque soir entend des grossièretés et assiste au spectacle de bagarres sans fin», fera remarquer un autre habitant de Mers El Hadjadij qui ne manquera pas de citer l’exemple des citoyens des autres villes du pays qui se sont élevés contre la prolifération de débits de boisson clandestins.

UNE RÉGLEMENTATION À REVOIR

La réglementation est appliquée uniquement pour les établissements agissant en toute légalité et chaque mois, plusieurs sont sanctionnés de fermeture pour manquement à leurs obligations en matière de sécurité, d’hygiène, d’horaires d’activité (ouverture et fermeture), ou de nuisances sonores.

Un arrêté de l’ex-wali d’Oran Tahar Sekrane, promulgué le 7 juin 2006, fixe respectivement à 20h, 22h et minuit, les horaires de fermeture des points de vente de boissons alcoolisées, des bars et des restaurants disposant de licences de vente de boissons alcoolisées.

Les boîtes de nuit et autres discothèques sont pour leur part autorisées à activer de minuit à 3 heures du matin. Cet arrêté est certes une arme légale, mais il a montré toutes ses limites devant l’explosion du nombre de débits clandestins, et c’est ce que refusent de reconnaître les habitants de Cap Falcon et Mers El Hadjadj qui ont décidé de monter au créneau.

F. B.