« Ça devient de l’acharnement et le wali est passé outre une instruction du chef du gouvernement qui insiste sur le dialogue avec les représentants des comités de quartiers quand il s’agit d’engager des opérations qui intéressent les citoyens », indiquent des habitants de la cité Batimate Taliane qui se disent désorientés par les propos attribués par certains journaux et faisant état du relogement de 580 familles de cette cité avant la fin du mois de février.
« Nous avons mis en place un comité qui devait servir d’intermédiaire avec les autorités pour mener à bien cette opération.
Or la réalité est toute autre aujourd’hui. Notre sort est discuté et scellé sans que nos représentants ne soient consultés. Toutes les propositions que nous avions formulées ont été royalement ignorées et aujourd’hui on a l’impression qu’on veut nous forcer la main. Nous sommes des algériens et nous jouissons de tous nos droits, pourquoi veut-on nous considérer comme une vulgaire marchandise qu’on trimbale d’un endroit à un autre », affirment des habitants.
Ces derniers rappellent qu’ils ont refusé leur relogement à Haï El-yasmine et Es-sabah.
« Nous avons exprimé notre vœu d’être relogé dans des habitations décentes, spacieuses et qui préservent notre dignité, mais on donne l’impression qu’on veut nous parquer dans des cages à poules pour se débarrasser de nous pour vendre au plus offrant l’assiette qui abrite notre cité. Nous ne sommes pas dupes, nous savons que ce qui les intéresse c’est l’assiette foncière qui fait déjà saliver.
Ceux qui ont amassé, indument des fortunes sont aux aguets et ils n’attendent que notre déménagement pour s’approprier le terrain qu’on présente comme réservé à un équipement public mais qui en réalité sera bradé.
Ils savent quel astuce administrative utiliser pour procéder au transfert du terrain et le revendre sans coup férir. Nous exigeons aujourd’hui notre relogement sur le site de notre cité, nous sommes des algériens, des oranais, nous avons toujours vécu dans cette ville et nous refusons notre relogement ailleurs que dans les limites administratives d’Oran nous avons ce droit et nous comptons en bénéficier », affirment des habitants.
Des membres du comité représentant les habitants que nous avons rencontrés affirment qu’ils n’ont pas été associés à la décision de reloger 580 familles de la cité dans les prochains jours. « Déjà nos enfants sont en pleine période des examens et compositions.
Pourquoi veut-on précipiter les choses et pourquoi veut-on faire d’une opération de relogement, censée être un moment de joie, une occasion qui pourrait déboucher sur des troubles à l’ordre public. Nous déclinons toute responsabilité dans les événements qui pourraient survenir et appelons les autorités à assumer leurs responsabilités en cas de dérapage », notent-ils.
Certains habitants, propriétaires de leurs appartements, se disent victimes d’une opération, sous couvert de projet d’utilité publique, qui pourrait déboucher sur une vente de l’assiette à un privé.
« L’expropriation pour utilité publique nécessite des procédures administratives et nos ne voulons pas être les dindons de la farce car par expérience, l’administration a su toujours trouver une astuce pour détourner des assiettes destinées à des équipements d’intérêt public pour les revendre à certains, l’exemple le plus édifiant est le terrain de la Calére qui devait servir à des logements de fonction de l’APC et qui profite aujourd’hui à des individus qui ont mis en vente leurs habitations », affirment des habitants qui jurent par tous les saints qu’ils ne quitteront leurs habitations que pour des logements qui leur préservent leur dignité. Ces derniers ne manquent pas de rappeler que l’amiante, évoqué pour justifier leur relogement ne tient pas la route.
Nos habitations contiennent de la fibre de verre et vouloir à tout prix nous faire peur avec ce produit cache en réalité des desseins inavoués. Nous ne sommes pas dupes ».
Nazym B.